Personnaliser vos contenus
On parle souvent d’avoir de l’autorité, comme si c’était quelque chose qu’on pouvait acheter en magasin ou commander sur internet ! Comme si surtout, ça dépendait seulement de l’adulte. Or, il faut être deux pour danser le tango ! Nous exerçons facilement notre autorité sur les élèves, qui acceptent de se soumettre à nos instructions et au règlement de l’établissement. Pour les autres, c’est une autre histoire ! Avez-vous remarqué que même les plus « coriaces » s’assagissent quand on les a emmenés en voyage scolaire ? Dommage que ça soit vers la fin de l’année, on ne va pas en profiter longtemps !
Ah... Mais … à moins qu’on « provoque » la même relation dès la rentrée…
Quand on voit des élèves commencer à tester les limites, on a tendance à asséner les sanctions prévues au règlement pour remettre bien vite à leur place (ou plutôt à celle qui nous rassure). Mais tant qu’il n’y a rien qui les y tient attachés, ils trouvent toujours une manière de nous défier (chiper, lever les yeux au ciel, venir en traînant des pieds…) et de rester dans le rapport de force (le bras de fer ?). On n’a pas complètement gagné. En revanche, si on met en place des « friandises pédagogiques » (comme les jeux, les spectacles, les expos, les reportages vidéos…), tous les élèves vont s’occuper de les boulotter et auront bien moins de temps pour déstabiliser leur prof et surtout plus de public !
Quand on passe les premiers cours ou les premières semaines à faire connaissance avec nos élèves, à créer du lien personnel entre eux et à leur apprendre ce qu’on attend et considère comme réussi, on peut s’appuyer ensuite sur ces habitudes prises, pour aller beaucoup plus vite, pour qu’ils soient plus autonomes et pour qu’ils s’entraident, donc réussissent mieux ! Et les semaines « perdues » en début d’année se transforment en mois gagnés en maturité, précision et efficacité. Du coup, c’est plus confortable pour nous, et non seulement on « finit » le programme mais eux aussi !
Nos élèves sont avant tout des enfants, emballés dans un nuage d’émotions et de problématiques de leur âge (j’ai perdu mon doudou, ma meilleure amie ne me parle plus, je vais devoir chanter devant tout le monde alors que ma voix mue et c’est la honte…). Dans nos établissements, ils doivent sans arrêt surmonter leur tumulte intérieur pour donner la priorité au travail scolaire et aux contraintes de la vie en collectivité (ex : avoir envie de faire pipi entre 10h12 et 10h17). Puisqu’on a besoin qu’ils entrent sans perdre de temps dans le travail, on peut les y aider par quelques gestes simples (sourire) ou des éléments de décor (plante, coussins ou même canapé). Quand on (nous aussi !) rentre dans une classe accueillante et chaleureuse, c’est comme un carré de chocolat et agréablement contagieux.
Si on se moque d’un élève devant la classe, ça revient à autoriser les autres à le faire également. Déjà qu’ils ne nous ont pas attendu pour être particulièrement blessants à cet âge ("L'adolescence ne laisse un bon souvenir qu'aux adultes ayant mauvaise mémoire" disait François Truffaut), offrons-leur un moment de pause dans la journée. Sans compter que si on veut qu’ils désapprennent ce qu’ils ont appris de travers, il faut qu’ils expriment leurs erreurs… devant les autres !
Au final, on a la main sur le climat de la classe, grâce à une série de petits détails :
Ah, au fait… petit détail : pour que le climat de classe soit agréable toute l’année, il faut penser à le nourrir ou le relancer de temps en temps !
Sara Joban, PE dans le 92, animatrice du groupe Facebook Prof épanoui/ssant·e
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