Personnaliser vos contenus
Au fil des conversations autour d'un café ou du taboulé de la cantine, vous échangez sur les élèves, cela va de soit, mais aussi sur le dernier film que vous avez vu au cinéma, un bouquin que vous avez adoré, une exposition à ne pas rater... C'est un bon point de départ pour entrer en résonance avec les collègues de votre discipline. N'hésitez pas utiliser ce levier et questionner, évoquer les éventuels liens entre les points du programme et le film dont on parle... Surfez sur les goûts communs entre vous pour trouver des points d'accroche relationnels et pédagogiques.
" Moi, je vous propose de faire le pari inverse, le pari qui consiste à OSER LE PARTAGE."
Si chacun bosse dans son coin et que ça dure depuis un bout de temps, que l'on a l'habitude de ne pas trop dire ce que l'on fait ou alors rapidement, c'est que la pertinence d'un travail en équipe n'est pas apparue comme un dispositif vertueux. Il y a de nombreuses explications à cela : par exemple, on s'inquiète du jugement des collègues sur notre travail « Et s'ils trouvent que mes cours sont nuls ? » « Et la séance 3 de ma séquence 2, elle est vraiment pas terrible, je ne peux pas leur montrer ça !! », on a peur de sortir de sa zone de confort « Cette séquence, je la fais de telle manière depuis quatre ans et je n'ai rien envie d'y changer, encore moins sur les conseils d'un collègue ! »... Moi, je vous propose de faire le pari inverse, le pari qui consiste à OSER LE PARTAGE.
Osez dire à Mme Bidulle qui travaille avec vous depuis 5 ans : « Tiens, tu m'as dit, rapidement, l'autre jour, que tu mettais en place du tutorat dans tes classes. J'aimerais bien voir comment cela fonctionne. Pourrais-je venir observer (et non t'observer !) pendant une heure ?»
Osez dire à toute votre équipe « Et si on se créait une bourse aux séquences ? On met tout ce qu'on a sur un google drive et comme ça, on peut s'inspirer les uns des autres. On se sentira moins seul.e.s pour construire les séquences non ? »
Osez dire à M. Machin, pour qui vous avez un vrai respect professionnel, mais avec lequel vous échangez peu au fond : « Tu sais, je n'arrive pas vraiment à cibler les compétences pour l'évaluation sur le dialogue que je dois faire avec mes classes de 5°. Cela te dérangerait te regarder et de me donner ton avis ? »
Plus vous impulserez cette dynamique de partage, plus les collègues vont l'entretenir eux aussi. Peut-être pas tous, certes, mais cela devrait prendre auprès d'une partie d'entre eux.
Bien sûr, il y a des occasions faciles presque institutionnelles dont vous allez vous saisir pour générer du travail d'équipe comme la construction des épreuves blanches ou communes. Mais, avouons-le, ce n'est pas ce qu'il y a de plus stimulant. Alors, laissez parler votre inventivité ! Voici une piste :
Pourquoi pas un classeur thématique avec des ressources théoriques et pratiques alimenté par toute l'équipe sur un thème choisi et dont tout le monde peut se servir, une chaîne de mails sur la lecture, l'écriture, les consignes (...) qui pourrait s'intituler « Et toi, comment t'y prends-tu pour... ? » que chaque collègue peut, s'il le souhaite, nourrir, ou encore une mini-réunion (pas plus de 25 minutes) sur une notion précise (l'autobiographie, le voyage, ... selon les besoins) avec un objectif précis (recherche de supports / recherche de démarches /...) sur le mode brainstorming avec des post-it...
Ne nous voilons pas la face, cela demande de l'énergie et de l'envie mais c'est un réel vecteur d'émulation et quand la « mayonnaise prend » plusieurs collègues deviennent alors fédérateurs de ce genre de propositions.
Tout d'abord quand vous souhaitez mettre en place un travail d'équipe pensez à la liste des bénéfices que cela pourrait apporter et verbalisez-la auprès de vos collègues. Bon, je vous aide en vous en soufflant quelques-uns même si je suis sûre que vous auriez trouvé par vous-même : émulation, formation par les pairs, stimulation, meilleure cohésion entre les collègues (et plein d'autres trucs en « ion »), partage des tâches, découverte de pratiques différentes... Par ailleurs, travailler ensemble va vous demander de dégager du temps. A vous d'interagir selon les fonctionnements de vos partenaires : certaines équipes préfèreront un temps institutionnalisé, posé par la direction (auprès de laquelle vous n'hésiterez pas à dérouler la liste des bénéficies ci-dessus et d'en faire comprendre le rejaillissement sur les élèves), d'autres un temps informel dans un café ou en salle des professeurs, d'autres encore plusieurs petites réunions pour amorcer des réflexions qui se poursuivront par mail...
Quand on cherche à créer un esprit et un fonctionnement d'équipe, on est plein d'idées, d'allant et de visions idéales. Ces visions sont un but que l'on se fixe mais le chemin pour y parvenir peut parfois être long. Pour ne pas vous décourager ou vous sentir frustré, prenez chaque avancée comme un plus, pensez que « changer » peut prendre plusieurs années. Ayez aussi en tête que l'on n'arrive pas toujours à emmener toute une équipe dans son sillage mais que si l'on parvient à travailler avec quelques collègues et bien c'est toujours mieux que lorsque l'on était seul.e.
A vous l'esprit d'équipe ! Et vous savez ce qu'on dit...seul on va plus vite, ensemble... tout ça tout ça.
Peggy, prof de français au collège
Vous devez être connecté-e pour publier un commentaire.
Des articles pratiques et concrets !
Un contenu sélectionné par des enseignants
Une aide dans le quotidien des enseignants
Des contenus adaptés à votre profil