Résumer tout le travail d'un trimestre (voire plus) en une seule appréciation, sur une petite case d'un bulletin, c'est un véritable travail d'orfèvre pour tout enseignant. Et que dire de la compréhension qu'en ont les élèves et leurs familles ?

L'enjeu est de taille pour que ces quelques phrases permettent aux uns et aux autres (élèves, enseignants, institution, partenaires éducatifs…) de passer de l'implicite à l'explicite et que, surtout, cela serve au parcours scolaire de l'élève et de la compréhension que peuvent en avoir les parents.

On parle de quoi ?

Les textes officiels nous disent ceci concernant les appréciations des bulletins : « Il s'agit d'abord d'encourager l'élève à progresser plutôt que de l'enfermer dans une évaluation-sanction. La sévérité, pour être utile, doit être associée à un regard positif et prospectif. Remplir un bulletin scolaire est une tâche exigeante et difficile pour les équipes enseignantes mais d'une importance capitale pour les élèves. »
Voilà le décor posé !

Allons plus loin

« Les commentaires relatifs à chaque élève doivent comporter, d'une part, une appréciation sur ses performances scolaires, valorisant ses points forts et l'encourageant à progresser et, d'autre part, des conseils précis sur les moyens d'améliorer ses résultats. Il convient que les appréciations portées soient suffisamment détaillées et nuancées ainsi que respectueuses de la personne de l'élève. 

Il est demandé de bannir tout vocabulaire trop vague ("peut mieux faire", "moyen"), réducteur ("faible", "insuffisant") voire humiliant ("inexistant", "nul", "terne") qui n'aide aucunement l'élève. Il faut dire à l'élève ce qu'il fait et ce qu'il doit faire et privilégier les appréciations de nature à l'encourager pour que le bulletin trimestriel remplisse réellement son rôle éducatif. 

Le bulletin et sa fonction doivent être expliqués devant la classe, dans leur principe. Le bulletin individuel peut faire l'objet d'une analyse au cours d'un entretien avec l'élève en présence ou non des parents, en particulier pour les élèves qui ont besoin d'être soutenus et encouragés. »

Tout est dit mais il n'en reste pourtant pas moins difficile de faire le bon choix des mots. Une enquête menée auprès d'élèves et de parents portant sur 1000 appréciations a permis de relever :

• les attentes des élèves et des parents ;
• les thèmes ainsi que les mots les plus fréquemment utilisés.

Enquête qui a permis d'identifier que : 

• Les parents comme les élèves attendent des informations précises, claires personnelles, justes et vraies, rejetant ainsi les formulations qui pourraient être attribuées à toute la classe.
• 4 thématiques organisent ces appréciations : le travail, l'élève, la participation, et les résultats.
   

On fait quoi ? 

Quelques conseils généraux peuvent ainsi servir à structurer ce travail de fin de trimestre :

 • S’impliquer dans le message transmis (privilégier le « je»). 

• Préciser au besoin le destinataire (élève ou parent) des différentes informations transmises.

• Privilégier les verbes d’action. 

• Ne pas oublier les compléments d’objets et les compléments circonstanciels. 

• S’exprimer plutôt au futur et au conditionnel. 

• Éviter les termes ambigus ou neutres.

Et puis (ça c'est moi qui l'ajoute) : se demander, en relisant à froid ce qu'on a écrit, si on assumera que cet écrit reste, comme gravé dans le marbre ?

Vous l'aurez compris, dans tous les cas, l’idée sera d’établir un constat, de souligner ce qui va bien (on essayera quoi qu'il arrive de trouver le plus petit point d'appui) et de donner des conseils aussi précis que possible pour aider l’élève à progresser. 

Le temps des « Peut mieux faire », « Fait la plante verte », « Aucun travail » n’est plus. Vive les appréciations constructives. 
Ce petit lexique pourra vous inspirer.