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Après quelques années dans des classes à plusieurs niveaux, j’ai arrêté d’apprécier les compétences de mes élèves purement par rapport à leur niveau de classe mais plutôt par rapport à leurs compétences. J’ai commencé à les regarder, à les évaluer en fonction de là où ils étaient et non de la “case” niveau de classe.
J’ai commencé à relier les composantes des compétences entre elles pour qu’elles ne soient plus isolées mais s’appuient les unes sur les autres pour former un parcours d’apprentissage. Mes élèves pouvaient ainsi progresser à leur rythme. Si j’utilise cette approche aujourd’hui en Mathématiques et en Français, les débuts furent très modestes.
L’usage répété des moyennes, voire même la finalité du LSU (lisible parce qu’il est censé tenir sur une feuille), écarte souvent toute finesse de formulation des compétences intermédiaires. Finesse qui peut permettre aux élèves de mesurer le chemin parcouru.
Prenons un exemple de compétence : Calculer avec des nombres entiers. On peut construire toute une série d’évaluations sur ce thème en variant la taille des nombres, la qualité de l’opération demandée ou la modalité demandée (calcul mental, réfléchi, posé).
Ainsi, à la place d’une seule évaluation on en fera plusieurs, répétées dans le temps. Ceux qui réussissent les premières étapes, les plus simples, passeront aux suivantes avec une difficulté accrue ou différente.
Vous laisserez le temps à vos élèves les moins à l’aise de s’entraîner sur leurs faiblesses et vous proposerez une tâche complexe à ceux qui ne présentent pas de difficultés.
Dans mon triple niveau, j’ai des élèves de CM2 dont la progression est bien plus lente que celle de CM1 mais, soyons réalistes, aligner les évaluations les unes après les autres pour avoir l’illusion qu’ils avancent reste un leurre.
Les classes d’âge sont un moyen pratique d’organiser nos écoles mais ne reflètent pas les différences de rythme d’apprentissage entre tous nos élèves. La politique des cycles nous permet institutionnellement de penser les apprentissages dans ce cadre. Rappelons ici que nous avons en tant que fonctionnaires « obligation de moyens » et non « de résultats ». Plus clairement, nous avons obligation d'accompagner les élèves de là où ils sont vers un point fixé par le socle. Nous n'avons pas obligation qu'ils y arrivent. Nous devons ainsi pouvoir justifier du chemin de progression que nous avons proposé à nos élèves.
L’évaluation, si elle est suffisamment éloignée des temps de découvertes et d'entraînement, vous permettra de la ritualiser et d’ôter tout stress inutile à vos élèves car choisie.
Vos élèves s'y présentent après s'être entraînés suffisamment, certains ayant besoin de plus d’explications ou d’exercices pour assimiler une notion. Ces explications peuvent aussi venir de leurs camarades plus aguerris. Ils ne passent donc pas tous leur évaluation selon un calendrier fixe pour tous mais selon un calendrier personnel.
Le temps de l’évaluation reviendra ainsi chaque semaine, chacun choisissant « à la carte » ce qu’il décide d’évaluer. On donne ainsi la possibilité aux élèves de ne pas être prêts à ce moment-là et de la tenter peut-être la semaine suivante.
Avancer sur la mise en place des parcours, c’est faire un pas vers la pédagogie institutionnelle. Si vous voulez avoir une révolution pédagogique basée sur les parcours mais pas que, je vous conseille de vous intéresser à l'œuvre de Fernand Oury.
Dans la fiche suivante je vous livre mes conseils pour mettre en place tranquillement un premier parcours :
Réaliser un premier parcours d’apprentissage
C'est quoi ? Faites vos premiers pas dans la création d’un parcours pour en appréhender les possibilités mais également les difficultés. Vous pourrez alors expérimenter le changement d’attitude vis-à-vis de l’erreur qui devient analysable et surmontable.
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