Les élèves n’apprennent pas tous de la même façon : certains ont besoin de plus de temps tandis que d’autres nécessitent davantage d’accompagnement. Mais comment réussir à différencier sans totalement individualiser, ni préparer autant de séances que d’élèves par classe ?

Plusieurs stratégies peuvent être mobilisées facilement et rapidement pour vous permettre d’établir d’abord un diagnostic des acquis de vos élèves et ensuite proposer différentes activités différenciées en classe, voire en situation d’évaluation.

Les stratégies et méthodes possibles

La différenciation a pour objectif de prendre en compte l’hétérogénéité des profils d’apprentissage au sein d’une même classe. Elle vise donc à accompagner TOUS les élèves et non pas seulement ceux qui rencontrent des difficultés. 

La plupart des enseignants mettent en œuvre des dispositifs de différenciation plus ou moins consciemment, que ce soit en modulant le temps laissé aux élèves pour réaliser une activité, en variant les consignes, ou bien en mettant à disposition différentes formes d’aide (fiches-outil, “coup de pouce”, auto-corrigés, etc.). 

Tout d’abord, une différenciation efficace est généralement précédée par un diagnostic permettant d’établir les acquis et les besoins des élèves. D’ailleurs, ces données n’ont pas forcément vocation à être utilisées exclusivement par l'enseignant. Elles peuvent tout simplement constituer un préalable permettant à l’élève de s’auto-évaluer afin d’établir par lui-même le parcours le plus adapté à ses besoins. 

Depuis quelques années, des outils rapides et efficaces permettent de réaliser ces diagnostics en seulement quelques minutes au début d’un cours : Plickers, Quizizz, Google Forms… Il y a forcément un outil adapté à vos attentes ! 

Une fois que les objectifs de votre séance ont été fixés, vous pouvez mobiliser des plans de travail afin de proposer facilement différentes formes de différenciation à vos élèves. Ces outils vous permettent en effet de proposer différents parcours en modulant, selon les besoins liés à votre situation d’apprentissage : 

• le temps laissé pour réaliser une activité ;
• la difficulté des exercices proposés ;
• les modalités de réalisation du parcours (seul ou en équipes) ;
• les ressources fournies pour résoudre une tâche complexe ;
• la nature de la production finale (un texte rédigé, une carte mentale, un podcast, etc.)
• etc.

Cette organisation des situations d’apprentissage conduit très souvent à interroger les modalités d’évaluation afin d’introduire aussi une forme de différenciation dans cette étape des apprentissages. Il est en effet possible d’envisager de donner aux élèves des objectifs personnalisés sur les exercices qui font l’objet d’une progression régulière au fil des chapitres, voire des années, sans pour autant avoir à préparer des sujets individualisés. La différenciation passe alors par la mise en place d’une fiche de suivi sur laquelle le barème évolue en fonction des progrès des élèves. 

Cette méthode permet non seulement d’accompagner les élèves en leur proposant de cibler des axes de progression entre chaque évaluation, mais également de gagner en temps et en efficacité pour l’enseignant car la correction est alors centrée sur les objectifs fixés lors de la précédente évaluation. 

Ces différentes stratégies ont donc pour objectif de vous permettre d’introduire progressivement différentes pratiques de différenciation dans votre enseignement sans augmenter votre temps de préparation mais en interrogeant la nature des activités et des outils mobilisés en situation d’apprentissage. 

Mickaël Bertrand, professeur d'histoire-géographique en collège, formateur en milieu carcéral