Ça y est, votre classe est installée, les habitudes de travail sont lancées. Cependant, les élèves n'avancent pas au même rythme, et entre celles ou ceux qui vont vite et demandent plus de travail ; et les élèves qui en 15 minutes ont à peine sorti leur affaires… L’hétérogénéité est une réalité difficile à concilier avec un fonctionnement de classe identique pour l’ensemble des élèves. 

Cette deuxième période va vous permettre de réguler ces différences. Vous pouvez ainsi travailler sur la différenciation de vos séances, ou bien mettre en place des dispositifs pour accompagner les élèves dans l'autonomie de travail, comme le plan de travail ou les ateliers.

La différenciation est utile et nécessaire. Prônée par toutes les instructions, elle n'est pas toujours facile à mettre en place, car elle recouvre de nombreuses propositions. Souvent, elle est axée sur les élèves en difficulté en oubliant les rapides.

Pour une classe motivante, où tous et toutes trouvent leur place en tant qu'élèves, il est important de penser différenciation au quotidien. Pour être efficace, il est intéressant de balayer la différenciation sous 4 angles différents :

• la création d'outils aidants, communs à tous et toutes, faciles à réaliser ;
• le public visé : les "hors normes", les élèves en difficultés et les plus rapides ; 
• l'organisation de votre déroulé de séance, qui inclut en amont cette différentiation ;
• quelques aménagements rapides à anticiper pour vous, qui permettent une adaptation aux différences de niveaux. 
   

Le plan de travail est né avec la pédagogie Freinet. C'est un outil individuel qui permet à l'élève d'évoluer selon ses capacités. De leur côté, les ateliers sont à l'image des ateliers en maternelle, c'est-à-dire des activités autonomes, parfois guidées par l'enseignant ou l'enseignante, qui permettent de manipuler des notions en autonomie. Ces deux outils sont utiles et pertinents pour la différenciation pédagogique. 

Pour rendre efficaces ces outils, il faut savoir commencer pas à pas, pour que les élèves s'approprient les exigences que cela demande. Passer du temps avec les élèves au départ sera utile pour qu’ils ou elles puissent avancer seuls ensuite.

Le principal intérêt de ces outils est de vous dégager du temps pour aider les plus démunis et stimuler les plus aguerris. De plus, proposer des choix et des exercices variés sont source de motivation et d'engagement des élèves dans le travail, ce qui me semble essentiel dans notre mission. 
Comment rendre ses élèves autonome en classe ? Quels outils mettre en place pour y arriver ? Et comment y faire participer ses élèves ? 

Les rencontres lors des liaisons école-collège montrent que l’autonomie acquise par les élèves régresse au moment du passage au collège. L’évaluation par compétence est un levier pour proposer des activités différenciées. 

Le plan de travail, qui propose un parcours explicite visant à travailler des compétences, permet de mettre ceci en œuvre. Il offre un cadre de travail en autonomie, où les élèves peuvent axer leurs efforts sur les compétences qu’ils ou elles doivent travailler en priorité. C’est un des moyens pour répondre à l’hétérogénéité des classes.

• Virginie Giraud-Augerat, enseignante depuis 1998, spécialisée en pédagogie institutionnelle.
• Ségolène Paris-Lefel, professeure de SVT depuis 2007, formatrice Cardie en classe inversée.