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Malgré la multiplicité des approches et cadres théoriques qui ne permettent pas une définition univoque, les chercheurs s’accordent sur le fait « que les émotions se produisent en réponse à un stimulus et que le phénomène s’accompagne de changements physiologiques, d’évaluations cognitives, de tendances à agir de façon spécifique, de comportements expressifs et de sentiments subjectifs. » (Conty et Dubal, 2018)
La plupart des auteurs considère qu’il y a un nombre déterminé d’émotions de base. Selon eux, on en retient entre trois et sept : la colère, la joie, la surprise, la tristesse, la peur, le dégoût et le mépris.
En général, trois composantes déterminent leur existence :
Chaque émotion se traduit aussi par une expression faciale particulière.
L’être humain est donc un être émotionnel. Sans émotion, nous ne saurions ni nous protéger, ni ressentir de l’empathie, ni avoir de l’élan, ni avoir de désirs. C’est donc un aspect de l’être humain absolument incontournable à prendre en compte dans l'accompagnement des élèves car « il est désormais admis que ces capacités – expression, compréhension et régulation des émotions – sont des facteurs déterminants du succès scolaire et, ultérieurement, de la réussite sociale des enfants. » (Coutu et Lepage, 2017).
Pendant longtemps, on a cru que l’école était un lieu d’enseignement et de transmission où la question de l’éducation était secondaire. Grâce au travail en sciences cognitives, on sait aujourd’hui qu'instruire et éduquer sont indissociables. C’est ainsi que les émotions sont apparues dans les instructions officielles. Nous accueillons à l’école des humains dans leur entièreté, donc avec des émotions. Cela concerne autant les élèves que les enseignants ; il va donc falloir composer avec cette donnée au lieu de l’ignorer.
L'école mobilise des états émotionnels forts autour de l'apprentissage qui est un acte éminemment fragilisant. Si j’apprends, je prends des risques : le risque de ne pas comprendre, de me comparer aux autres et d’en souffrir, le risque de me sous-estimer et de perdre l’estime de moi, le risque de me vivre nul. Cela est très déstabilisant.
D’où l’utilité de tenir compte de ces états émotionnels, de les connaître, de savoir en parler, d’avoir le vocabulaire qui permet de mieux les repérer et les techniques qui permettent de mieux les vivre.
Les quatre étapes incontournables que l’on va rencontrer en apprenant vont réveiller des émotions fortes (mettons-nous dans la peau de celui qui apprend) :
L’école est aussi un espace de rencontre, un espace de relations qui, comme tout espace de vie, provoque des émotions. Ces émotions vont être accueillies, partagées (ou pas) par votre entourage. Des interactions vont découler de cet échange, des routines vont s’installer.
On voit donc comment cette connaissance des états émotionnels doit permettre de :
En tant qu’adultes encadrants, en tant que professeurs/professeures des écoles, nous avons donc le devoir de savoir parler des émotions.
Dynamique adaptative complexe, la régulation émotionnelle chez l’enfant est dépendante de facteurs mêlant expériences émotionnelles, apprentissage de l’autocontrôle, compréhension cognitive et confrontation aux événements négatifs. Le tout dans un environnement socioculturel riche. Là, l’élève va apprendre à réguler ses émotions, apprendre à se comporter en société selon des règles et des normes culturelles, sociales et familiales en interaction avec d’autres êtres humains de façon directe ou via un certain nombre de médias variés (Thommen, 2010).
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