Personnaliser vos contenus
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Dans un contexte où ces nouveaux collégiens n’ont plus un unique adulte référent, mais une équipe d’enseignants qui fonctionnent différemment les uns des autres, un nouvel établissement dans lequel ces 6ᵉ devront voyager à chaque heure sans se perdre (alors qu’il est tellement grand !), de nouveaux camarades dont ils craindront le regard, de nouveaux codes, une nouvelle organisation… Imaginez le flot d’émotions que ces élèves ressentent lors de leur rentrée au collège !
Voici 5 indispensables pour les accueillir au mieux et les guider sereinement dans ce nouvel univers du collège :
Le matériel à apporter, le fonctionnement du cours, le programme, les règles à suivre, les sanctions encourues, le système d’évaluation… Il y a tellement de choses à retenir à la fin d’une journée, si tout est dit à la première heure de classe, voire lors de la première semaine…
Chaque information importante est consignée sur papier afin que les élèves (et leurs parents) puissent s’y référer en cas de besoin : le matériel, l’emploi du temps, les salles (et où elles se trouvent !), les règles fondamentales à suivre...
Pour le programme de l’année, je ne passe pas en revue tous les points que l’on va aborder, je préfère raconter de petites histoires amusantes et engageantes sur quelques aspects des notions que l’on va étudier.
Le reste des informations trouveront leur place en fonction des besoins. J’explique le fonctionnement des évaluations avant d’en faire une pour la première fois. Je crée avec les élèves les « espaces de rangement » pour notre travail au moment où l’on a besoin de ranger quelque chose dedans.
Cependant, je reste vigilante et, en amont, je me crée une liste des points organisationnels à aborder, que j’inscris dans ma planification des premières semaines, quelques minutes par séances, afin de ne pas en oublier :
Pas un seul adulte de connu, et dans le meilleur des cas, quelques amis avec soi... Voici la première conséquence du passage de l'école primaire au collège. Alors pourquoi ne pas prendre le temps des présentations ? Que cela soit purement pour faire connaissance ou pour poser les bases de l’année à venir, il existe différentes manières d’apprendre à se connaître avec des activités brise-glace.
Ce que j’aime, c’est mettre en place des activités ludiques grâce auxquelles je vais construire l’organisation de l’année ainsi que mon travail disciplinaire.
Par exemple, afin de faire mon plan de classe et ainsi m’aider à apprendre le prénom de mes élèves, je leur propose de réaliser une affiche A3 avec leur prénom et un trait de caractère, et je leur demande de la personnaliser à leur image. Cette affiche est tenue par mes élèves lors d’une photo « grimace », assis à leur place. De mon côté, je participe également à l’activité : c’est pour moi l’occasion de travailler avec eux le droit à l’image.
Il m’arrive aussi de leur poser une série de questions : sport ou objet préféré, centre d’intérêt... Je construis mes premières séances à partir des informations recueillies (dans mon cas, un débat sur la place des mathématiques dans notre quotidien). Il y a souvent une bonne dynamique de groupe qui se met en place à ces moments-là. Cela contribue à donner du sens aux apprentissages.
Bien souvent, les élèves qui arrivent en 6e ne savent pas organiser leur travail personnel. Et c’est bien normal ! La charge de travail entre le primaire et le collège est très différente. En arrivant au secondaire, entre les matières qu’ils auront tous les jours et celles qu’ils auront une fois par semaine, entre les exercices à chercher pour construire les apprentissages, ceux pour renforcer les acquis, ceux à rendre afin qu’ils soient évalués, les travaux papiers et ceux numériques, les évaluations orales ou écrites…
Les élèves doivent apprendre à s’organiser et à développer leur autonomie. Mais cela ne peut pas se faire du jour au lendemain. Les guider dans les méthodes de travail dès le début de l’année scolaire les aidera à prendre de bonnes habitudes.
Pour cela, je n’hésite pas à être claire dans mes attentes et à leur proposer une méthode pour répartir dans le temps la tâche demandée : sur quel support, avec quelle présentation, pour quelle finalité, les étapes, le temps à consacrer. Il en va de même pour les techniques permettant de s’approprier le contenu du cours, l'usage des outils numériques… Je passe du temps en début d’année afin de leur proposer différents outils et techniques qu’ils pourront s’approprier et mettre à profit pour le reste de leur scolarité.
Combien de fois ai-je entendu des collègues qui enseignaient à des élèves de 6ᵉ pour la première fois dire « Mais qu’est-ce qu’ils avancent lentement ! ». Et oui, enseignants que nous sommes, nous avons dressé une liste de choses à faire pendant notre cours de 55 minutes, afin d’être efficaces pour tenir notre programme.
Mais avec nos 6ᵉ, en début d’année tout du moins, cela ne se passera pas ainsi : « Le titre, on l’écrit en rouge ? », « On saute combien de carreaux ? », « J’ai fini ma feuille, je fais quoi ? ». C’est une des choses qui caractérise les élèves de 6ᵉ à leur arrivée au collège : ils ne sont pas sûrs d’eux, travaillent doucement, ont besoin de prendre leur temps. Alors un peu de patience. Le cours fait en dictant aux élèves le bilan de leçon, en cinq minutes, ce ne sera pas pour tout de suite.
Afin de guider mes élèves, je respecte au tableau le code couleur que je leur demande de suivre (les mots de vocabulaire en vert, les propriétés en rouge). J’écris d’une couleur « à ne pas recopier » un maximum de consignes au tableau. Attention à bien préciser cependant que cette couleur est réservée aux consignes qui guident et qu’il ne faut pas recopier ce qui est écrit avec cette couleur. Veillez également à n’utiliser cette couleur que pour cela, au risque de retrouver sur leur feuille un « Quand vous aurez terminé de recopier la leçon, prenez votre cahier d’exercice. »
Pour un grand choix de couleurs, vous pouvez bien évidemment utiliser l’ordinateur et projeter votre texte. Et sinon, il existe des crayons de couleur pour tableau blanc, écologiques et qui s’effacent avec un chiffon humide.
Déjà bien grands, mais encore un peu petits dans leur cœur et dans leur tête, les élèves de 6e arrivent dans un univers dans lequel ils n’ont plus de repères. Il y a beaucoup d’informations à enregistrer et cela entraîne beaucoup de questions, mais aussi des inquiétudes. Et s’ils n’y arrivaient pas ? S’ils n’étaient pas à la hauteur ? Et si l’on se moquait d’eux ? Alors je me rappelle sans cesse qu’il est important que je reste positive et de ne jamais oublier de rappeler à mes élèves que, s’ils suivent les consignes données, tout se passera bien, qu’ils en sont capables.
Observer beaucoup est important. Leur demander comment ils se sentent, s’il y a quelque chose qui leur pose problème aussi. Que cela soit par rapport à la discipline, ou par rapport à tout autre chose (la difficulté à s’exprimer à l’oral, l’envie d’être plus soigné dans son travail…).
Et lorsqu’une difficulté est repérée, pourquoi ne pas étudier ensemble la situation qui dérange : l’objectif à atteindre, le positionnement par rapport à cet objectif et les étapes qui permettent de solutionner ce qui doit l’être. Cela aide l’enfant à prendre du recul et à visualiser comment avancer. Et cela permet également à l’enseignant de se rendre compte des progrès accomplis et ainsi de le féliciter régulièrement.
Voilà de quoi permettre à nos jeunes élèves de 6ème de s’adapter au mieux à cette situation inédite un peu stressante qu’est leur entrée au collège, mais qui est également pour eux tellement grisante !
Professeure de Mathématiques, CARDIE, IREM, TraAM, pédagogies actives, bien-être à l’école
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