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Qui, harassé·e, excédé·e, n’a jamais crié durant une heure de cours : “Il y a trop de bruit !”, en espérant, en vain, une baisse du niveau sonore ambiant ? Le bruit est une préoccupation majeure des enseignants et enseignantes, et l’étude de Tiesler et Oberdöster de 2006 (Acoustic Ergonomics of School) montre que 80 % des professeur·es se disent stressé·es par le bruit en classe. Avant de nous lancer dans l’exploration des solutions pour le réduire, nous allons tenter de comprendre à quoi correspond le bruit de manière générale et dans le milieu scolaire.
Pour pouvoir agir sur le bruit en classe, il est intéressant de définir clairement cette notion, et surtout de la distinguer de celle du son.
À la lecture de ces définitions, on comprend déjà pourquoi ce qui nous paraît bruyant nous exaspère rapidement, puisque cela vient directement impacter notre perception du moment vécu.
Si on comprend bien que le bruit agit sur nous, certains et certaines diront que “chacun ou chacune a son propre seuil de tolérance” et que “que tout le monde ne perçoit pas le bruit de la même façon”. Or, cette vision des choses est en réalité contredite par des études scientifiques qui ont quantifié le bruit en classe ainsi que ses conséquences.
L’OMS mesure un niveau moyen de bruit de 63 décibels en cours. Pour avoir une ambiance sonore dans les classes qui soit propice au travail, cette même organisation préconise pourtant un niveau de… 30 à 35 décibels. Par ailleurs, en 2008, les psychologues J. Dockrell et B. Shield prouvent dans “The effects of classroom and environmental noise on children’s academic performance”, par une série d’expérimentations, que les ambiances de classes bruyantes (autour de 65 décibels) abaissent de plusieurs points les performances des élèves en lecture, en arithmétique, en rapidité d’exécution et en orthographe ; et qu’il y a un lien net entre résultats des élèves obtenus aux évaluations et niveau sonore.
Enfin, globalement, le dossier L’environnement sonore à l’école (Bruxelles environnement, 2015) rappelle que le bruit a des effets nuisibles sur le comportement tels que l’accroissement de la fatigue, de l’irritabilité, de l’agressivité, l’augmentation de l’agitation motrice, la perte de concentration ; mais aussi des effets sur la santé avec une perte de la sensibilité auditive, de possibles acouphènes, des maux de tête, des troubles du sommeil, et spécifiquement pour les enseignant·es, des troubles de la voix, puisque nous cherchons souvent à couvrir le bruit en parlant plus fort.
Vous l’aurez compris, le bruit n’est vraiment pas un facteur à prendre à la légère. Il est essentiel de chercher à le réduire pour que nous, élèves et professeur·es, puissions évoluer dans un environnement de travail sécurisé et favorable à nos objectifs.
Une fois ce diagnostic général posé : “notre environnement de travail est bien souvent trop bruyant”, il s’agit maintenant de comprendre les différentes sources de ce problème. Celle qui nous saute toujours au visage est le bavardage des élèves - qui est effectivement une des sources, mais nous allons voir qu’elle n’est pas la seule ! Le dossier proposé par Bruxelles Environnement, déjà cité ci-dessus, revient sur les différents bruits que nous rencontrons à l’école :
Il va de soi qu’il est presque impossible d’agir, à titre individuel, sur les bruits extérieurs à l’école, tout comme sur les bruits générés à l’extérieur de la salle de classe (même si l’on peut discuter en conseil d’administration de la mise en place d’une sonnerie douce !). Notre réel champ d’action va être celui de notre salle de classe, et nous allons maintenant voir comment nous y prendre.
Penser que l’enseignant·e va être le régulateur ou la régulatrice unique du bruit dans la classe est, à mon sens, un piège dans lequel il faut tenter de ne pas tomber. En effet, nous avons bien établi que le bruit en classe, à la fois généré par les élèves et les professeur·es, est l’affaire de tous et toutes. Sans prise en compte et appropriation de cette problématique par les élèves, la lutte est épuisante et vaine.
Pour permettre une amélioration du niveau sonore dans les cours, encore faut-il que les élèves prennent conscience du bruit quotidien qu’ils et elles vivent et/ou produisent. Pour cela, plusieurs activités sont possibles :
Une fois le constat collectif établi, on peut mettre les élèves en réflexion sur les moyens d’agir contre le bruit et établir avec eux et elles un plan d’action concret. Sur le bruit renvoyant au matériel ou à la configuration de la salle, on pourra par exemple penser à :
Sur le bruit inhérent aux occupants de la salle, on pourra envisager plusieurs moyens de régulation :
Enfin, l’enseignant·e aussi peut, par ses prises de paroles, favoriser la baisse du niveau sonore. Effectivement, le fait de parler bas, voire de chuchoter, va enjoindre les élèves à limiter le bruit d’une manière bien plus efficace et sûre que si on cherche à le couvrir.
Nous l’avons bien vu, le bruit, à raison, “prend la tête” aux enseignant·es mais aussi, finalement, sans qu’ils s’en rendent vraiment compte, aux élèves. Il est, je trouve, rassurant et même réconfortant d’envisager la gestion de cette question d’un point de vue collectif et non sous l’angle d’une remise en cause de l’efficacité de sa propre autorité professorale.
Peggy Chrétien Anselmo , professeur de Lettres Modernes en collège, soigneuse hors pair de la relation.
Sensibiliser ses élèves au problème du bruit en classe en leur permettant de prendre conscience de l’environnement sonore qui les entoure, qu’ils et elles subissent et / où produisent, avec comme perspective de les responsabiliser.
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