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7 techniques pour réveiller à coup sûr les élèves en classe

Monsieur Z
22 février 2022 11:55
2 mn

Là voilà qui arrive, cette fameuse séance délicate sur la focalisation dans un récit littéraire pour les 1ères MELEC. Vous sentez déjà Enzo frétiller sur sa chaise à l’idée de vous voir dérouler vos exemples issus de Maupassant, Zola et consorts (sans doute le plus connu des trois). La vague, cette vague tsunamique d’incompréhensions et de disons-le clairement de balekisme va vous submerger une fois encore. À moins que... À moins que vous n’utilisiez l'une de vos petites astuces qui permettent de faire passer la pilule (aussi grosse soit-elle) au fond de leur gosier d’apprenants. Prenez des notes : en voici sept !

1. Parler de votre vie

Vous pensez souvent avoir une vie morne à faire défenestrer un poisson rouge atteint d'Alzheimer ? Vous avez sans doute tort. Trente-trois fois tort même. Car devant ces trente-trois paires d’yeux vous fixant quand vous parlez de vos soirées télé, streamant comme un ado jusqu’à tard dans la nuit (23h20 maxima) ou de vos matinées de week-end vous beurrant la tartine, vous êtes comme une idole – qui n’a rien de déchue pourtant. De la cuisson de votre steak, la fréquence d’utilisation de votre crème de jour jusqu’à la marque de votre papier toilette, tout sera sujet à débat dans un silence de cathédrale. Incroyable mais véridique. Cet enseignant, cet autre être humain qui nous ressemble. Ça pourrait flirter autour de la philo si ça ne finissait pas dans les affres des plus viles curiosités. 
Ok. Blanc et triple épaisseur.
 

2. Utiliser la sacro-sainte Note

Ça fait des années que vous attendez avec impatience le fruit du travail de l’évaluation par compétences. Que vous rêvez de pastilles de couleurs, de A+ comme Dylan et Randy, de laisser avec panache un modeste Acquis à l’encre rouge sur une copie sans qu’on vous le vomisse à la gueule. Et non. Toujours pas. La note est là. Toujours là et les fait toujours autant frétiller du popotin, qu’elle soit sur 10 ou sur 20. Et la menace , si on peut appeler cela de la sorte, fonctionne toujours au 21ème siècle. Le « Ce sera noté ! » amène son lot de bruissement de feuilles et de clinquements de stylos. 
Attention : le bon vieux coup de « Je ne ramasserai que quelques copies pour l’évaluation » ne fonctionne qu’une fois. À vous de vous frapper les 40 copies ex nihilo.
 

3. Proposer un goûter

C’est un peu le point Godwin de tout enseignant : fait-il partie OUI OU NON de ceux qui laissent une marque indélébile dans la tête des élèves ? Un biscuit pour toute une vie. Car un goûter organisé en classe peut vous sauver d’à peu près toutes les situations, même les plus mal barrées. Bien entendu ne soyez pas effrayé, jeune néophyte, à la lecture de ces lignes. Nul besoin d’être un « goûting planner » émérite pour mettre en place cette activité. D’ailleurs vous serez sans doute surpris par l’impressionnante sagacité et planification des élèves quand il s’agit de discuter du bout de gras : Léonie s’occupe des boissons (son père est épicier) Lucas amène les gâteaux (sa mère se fera une joie de cuisiner pour 12), Melvin propose un méchoui (vous refuserez – enfin à vous de voir, le tout est de bien aérer après). Tout sera très bien coordonné et pas d’absent ce jour-là, même les plus phobiques ne refusent pas un peu de marbré.

4. Faire jouer l’intervention du chef d’établissement

À noter que le truc ne fonctionne que si le taux de charisme de ladite personne est assez élevé pour susciter à la fois crainte et respect. Pas si sa venue ne cause que plus de brouhaha à vos séances habituelles. Il est aussi important de créer un storytelling assez probant pour susciter l’adhésion de la classe ; on ne comprendra pas que la personne la plus importante du bahut se déplace uniquement pour assister à votre vision de la IVème république. Même si vous-même avait un charisme assez élevé.
 

5. Leur permettre de brancher leur portable

Je ne sais pas vous, mais des fois je me sens acteur des « gestes qui sauvent ». Car, si on m’avait dit que je serai un jour, en plus de mon rôle d’éducateur et de docte dispensateur de savoirs, une sorte de démiurge électrique, je ne l’aurais sans doute pas cru. Et pourtant, j’ai fait bien plus d’heureux dans le cadre de ma pédagogie en achetant et posant une multiprise en classe que du matériel scolaire comme des fonds de carte ou des dictionnaires de synonymes. Mais les sauver n’est-il pas un terme un peu fort ? Que nenni. Quid des coupures de portable le soir dans un métro malodorant où une vidéo Tik Tok est bien plus qu’une échappatoire vers un ailleurs gracieux ? Quid de cette extinction informationnelle qui survient au pire moment de la journée, quand le cerveau prépubère a annihilé le traité de Versailles, le remplaçant par les règles de Clash Royal ? Une prise, pour les gouverner tous. 
 

6. Travailler en musique

« Et que chacun se mette à chanter… Et que nos mémoires se mettent à rêver » : c’est pas moi, c’est France qui le dit. Cela stimule la mémoire qu’elle dit. Alors pourquoi ne pas proposer ce léger fond sonore qui va entraîner vos élèves et leur permettre de se laisser pénétrer par vos douces paroles ? Imaginez Bougainville débarquant en terres inconnues sous la puissance de la chevauchée des Walkyries ou les malheurs d’Emma Bovary réorchestrés par Bénabar « On s’en fout on y va pas ! ». Il sera moins évident de coller pédagogiquement à certaines paroles, à moins d’être très imaginatif : « Casse ton boule » pour la circonférence sphérique et « Tu Pu Du Cu » pour le travail sur la syllabation.
 

7. Mettre en scène votre séance

Pour terminer nos astuces, il était normal d’y mêler le 7ème art sans quoi nous, professeurs de lettres, ne serions pas grand-chose. Bien entendu, la mention d’une séance placée sous l’égide du cinéma ne peut que permettre l’acceptation de toutes et tous. Alors allez-y, lancez cette formule salvatrice qui fera régner un silence pérenne et un travail minutieux. Qachez tout de même qu’il est difficile de trouver un film sur TOUS LES SUJETS. Oui, la nouvelle vague ne s’est pas forcément intéressée à l’accord du participe passé. Et Almodovar ne traite pas du réchauffement climatique. Non, même pas dans « Attache-moi ». Soyez donc inventif et extrapolez. Personne ne vous en tiendra rigueur de toute manière.

Et sur la focalisation dans un récit littéraire du coup ? Ah. J’entends des pas arriver. Sans doute le directeur qui va vous interroger sur cet amusant concept. Et OUI CE SERA NOTÉ !

Monsieur Z., prof de Lycée Pro quelque part en France, dont l'humour sévit sur Facebook et sur Instagram.

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