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Des décrocheurs et décrocheuses, nous en avons tous les ans dans nos classes. Mais avec la pandémie, le phénomène s’est accentué. Comment pouvons-nous faire, en cycle 3, pour récupérer ces élèves qui décrochent ?
La pédagogie de projet, par ses compétences transversales, peut permettre de raccrocher ces jeunes. En sortant de la pédagogie traditionnelle avec ses exercices et ses évaluations normées, nous arrivons à débloquer des élèves, les motiver pour s’engager dans une situation concrète, donner un autre sens aux activités scolaires. Ces élèves fragilisés oublient qu’ils et elles sont à l’école, surmontent leur blocage et retrouvent de la motivation. Des barrières tombent, et l'élève pourra alors s’investir complètement dans le projet proposé. Il ou elle aura plaisir à participer, s'investira dans la tâche demandée sans rechigner, tout en se construisant des connaissances.
Marie-Christine et moi, Evelyne, exerçons toutes les deux en cycle 3 : l’une en CM1 dans une zone urbaine, et l’autre dans un CM1/CM2 dans une zone rurale depuis plusieurs années. Nous mettons toutes les deux au centre de notre pratique professionnelle la pédagogie de projet, qui permet de développer des compétences transversales ainsi qu'un élément central : la motivation de nos élèves. La pédagogie de projet repositionne l’élève en tant qu’acteur ou actrice de ses apprentissages.
La littérature professionnelle nous montre, à travers notamment des recherches de Sylvain Connac, que cette pédagogie repose sur des objectifs précis, avec des retours montrant les bienfaits sur les élèves directement mesurables. Pour lui, la pédagogie de projet permet aux élèves de travailler de manière coopérative (« On apprend bien mieux avec les autres. »).
Pour le sociologue Philippe Perrenoud, la pédagogie de projet est « un apprentissage par projet, un projet géré par le groupe classe, qui s’oriente vers une production concrète, induit un ensemble de tâches dans lesquelles tous les élèves peuvent s’impliquer et jouent un rôle actif ». Ce qui suscite l’apprentissage de savoirs et de savoir-faire de gestion de projet (comme planifier, organiser, décider, etc.) et favorise en même temps les apprentissages identifiables figurant au programme d’une ou plusieurs disciplines.
Prenons l’exemple de la correspondance scolaire : à l’heure du numérique, il est maintenant facile de se mettre en contact avec des classes souhaitant correspondre entre elles, grâce à des sites comme Etwinning ou l'ICEM. Le point de départ est de choisir avec qui correspondre. Vous pouvez prendre une classe proche de chez vous, mais qui est différente (classe urbaine et classe rurale par exemple). Si ce n’est pas trop loin, une ou des rencontres peuvent être organisées. Votre choix peut aussi se porter sur l’international : le Canada permet d’effectuer des échanges en langues vivantes, le Maroc permet de s’ouvrir à une autre culture, tout en gardant le français comme langue d’échange.
Il faut ensuite faire des choix pédagogiques et se fixer des objectifs. Vous réfléchirez ainsi au support utilisé : papier, numérique ou les deux ? Le format papier permet d’étudier la lettre, l’enveloppe, mais aussi la production d’écrits. Quelle sera la périodicité des envois (mensuel, une fois par période) ? Souhaitez-vous une rencontre entre les classes ? Une fois ces questions posées, vous trouverez une classe correspondante.
Mettre en place une correspondance scolaire, c’est travailler différents éléments et matières du programme :
La pédagogie de projet permet d’entrer dans les apprentissages autrement que par une leçon. Les élèves donnent du sens à leur travail. Pour la correspondance scolaire, ils écrivent pour communiquer. Leur écriture doit être lisible et leurs idées cohérentes afin que le correspondant ou la correspondante comprenne leur message. D’autres projets fonctionnent dans nos classes, tels que :
Ces projets, qui ont tous en commun les composantes de la pédagogie de projet, permettent à nos élèves décrocheurs d’être en réussite scolaire.
Mercredi 9 mars de 14h à 15h, nous vous proposerons, dans un atelier Zoom gratuit que nous animerons Marie-Christine et moi, des idées de projets à mener, et nous vous aiderons à identifier les compétences transversales développées dans de tels projets. Nous répondrons à vos questions et hésitations, pour vous permettre de lever les freins que vous rencontrez.
Evelyne Marceau, professeure des écoles, master en ingénierie de formation | Blog Lea28
Marie-Christine Pennors, professeure des écoles et directrice, étudiante universitaire | LinkedIn
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