Personnaliser vos contenus
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Évaluer nos élèves répond bien évidemment à une demande institutionnelle pour remplir les bulletins et autres livrets de compétences, et pour permettre la juste orientation post-CAP ou post-bac à nos élèves. Mais que doit-on évaluer au juste ? Faut-il tenir compte de l’orthographe, de la syntaxe, de l’écriture quand on évalue la maîtrise d’un geste professionnel ? Faut-il apporter un étayage à certains ou est-ce injuste vis-à-vis des autres ?
Exemple d'une évaluation en mathématiques sur la résolution d’équation à une inconnue. Les élèves sont en autonomie, le silence total est exigé, aucune aide n’est apportée et la calculatrice est autorisée. Trois copies sont rendues vierges, d’autres témoignent d’une incompréhension de la consigne : éléments recopiés, mais pas de solution proposée. Une majorité de copies illustre des erreurs dans la technique opératoire (erreurs de signe notamment).
Comment savoir ce qui a fait obstacle à l’attendu ? Erreur de manipulation de la calculatrice ? Maîtrise insuffisante de la lecture ? Problème de repérage sur l’espace de la feuille ? Comment se mettre dans la tête de nos élèves ?
L’objectif de toute évaluation est de répondre à la demande institutionnelle de situer chaque élève sur une échelle d'acquisition de notions au programme afin de valider ou pas un diplôme, notamment dans le cadre des Contrôles en cours de formation (CCF) en lycée professionnel.
Mais l’objectif n’est-il pas aussi d’aider l'élève à se positionner et à savoir où il ou elle en est sur le chemin de son apprentissage ? Savoir ce qu’il ou elle maîtrise en autonomie, ou au contraire, ce sur quoi l'élève a encore besoin d’aide ? Ceci n’est possible que si l’évaluation est lisible pour l'élève, et donc en amont si l’enseignant·e est au clair sur ce qu’il ou elle cherche à évaluer.
Hervé Benoît, directeur de revue à l’INSHEA (Institut national supérieur de formation et de recherche sur le handicap et l’enseignement adapté) propose de catégoriser les compétences en trois familles :
Dans l’exemple de la résolution d’équation :
Évaluer de façon juste et objective suppose donc de bien connaître ses élèves pour identifier les obstacles éventuels les empêchant éventuellement d’atteindre l’objectif d’apprentissage défini par l’enseignant ou l'enseignante.
Il s’agit d’une étape indispensable dont on ne peut pas faire l’économie, au risque de passer à côté du fonctionnement de nos élèves et donc de ne pas être en mesure de leur apporter l’aide dont ils et elles ont besoin.
L’observation fondamentale porte bien évidemment sur la maîtrise des compétences périphériques : l’élève est-il un lecteur ou une lectrice efficace ? Est-ce qu’il ou elle décode laborieusement ou accède plutôt facilement au sens de ce qui est lu ? Maîtrise-t-il ou elle le geste graphique ou écrire lui demande-t-il un effort surhumain ?
Ces compétences périphériques, si elles ne sont pas maîtrisées, représenteront un obstacle majeur, voire insurmontable pour atteindre l’objectif d’apprentissage visé. Les bénéfices de cette étape indispensable sont immenses.
Adapter est un geste professionnel qui permet de modifier sa pratique pour rendre un contenu ou une notion accessible à tous et toutes, et pas seulement aux élèves ayant des besoins particuliers. Lors des évaluations comme lors des phases d’apprentissage qui précèdent, un certain nombre de gestes simples permettent d’être au clair, élèves comme enseignant·e, sur ce qui est enseigné ou évalué.
Par exemple, opter pour une police d’écriture adaptée aux élèves dyslexiques. Ces adaptations permettent de lever l’obstacle lié à la maîtrise insuffisante des compétences périphériques, et donc d’évaluer l’élève sur les compétences que vous avez ciblées.
Rendez-vous le mardi 31 mai de 18h à 19h pour l'atelier Comment aider ses élèves à prendre conscience de leur potentiel ? durant lequel nous apprendrons ensemble à identifier les compétences cibles et à élaborer une grille de besoins des élèves en partant de nos observations.
Nous construirons une évaluation adaptée à chaque élève, selon le principe de l’accessibilité pédagogique… tout en gardant en tête la notion de surcharge cognitive.
Audrey Caltanella, enseignante spécialisée dans le secondaire depuis 2000
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