Personnaliser vos contenus
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Lors d'un échange avec un élève qui avait été pris en flagrant délit de triche, je lui demandais à quoi cela avait bien pu lui servir. Réponse : « À rien ! »...
Tricher dépend du référentiel et des conditions fixés par le professeur. Par conséquent, la frontière qui sépare le bon joueur du tricheur est plus que flexible. Les profs ont tous été au moins une fois confrontés à un phénomène de triche au cours de leur carrière. Mais tricher, qu’est-ce que c’est ?
Tous ces critères font de la triche un phénomène pluriel qui peut constituer un obstacle à l’analyse objective du travail des élèves. Et si repenser notre manière d’évaluer était un bon moyen de limiter les phénomènes de triche ?
Vous l’aurez compris, il n’est pas question d’inciter à la triche, mais bien d’utiliser la triche comme un prétexte afin de faire réfléchir les élèves sur des stratégies de travail et de révision. Il est possible de prolonger ces propositions par de courtes discussions en groupe classe sur la manière dont ils ou elles ont envisagé l’activité, sur les stratégies exploitées et sur celles à réinvestir de manière plus autonome.
Lors de la construction d’une évaluation, le professeur recense les savoirs, savoir-faire et savoir-être mobilisés et qu’il souhaite évaluer. Par exemple, dans les disciplines ou la saisie d’informations à partir de documents, la mise en relation des informations et ou le raisonnement pour répondre à un problème doivent être évalués, il est possible de la centrer sur les savoir-faire (voire les savoir-être) plutôt que les savoirs strictes. Ainsi, on peut proposer aux élèves de conserver leur classeur pendant l’évaluation, ce qui leur permet de le consulter si besoin. Ce type d’évaluation n’étant pas centré sur la restitution pure et simple de connaissances préalablement apprises : la consultation du cours est donc possible.
L’enseignant peut alors évaluer la mobilisation et l’articulation des connaissances et informations dans le cadre d’un raisonnement à construire afin de répondre à un problème. Dans la correction qui est faite de l’activité ou l’évaluation, on peut ensuite mettre en évidence ce qui relève de l’information saisie dans les documents, des connaissances dans le cours et des mises en relation dans le but de répondre au problème. Dans un souci de progression, réaliser la proposition 2 dans le cadre de l’évaluation suivante.
Cette proposition peut être un bon prolongement de la première. Afin de préparer au mieux l’évaluation, les élèves sont prévenus qu’ils n’auront pas leur classeur à disposition cette fois. Cependant, il leur est proposé de produire un document qui sera autorisé au cours de l’évaluation : c’est leur « antisèche personnelle » . Ce document peut avoir un format limité pour éviter le copiage pur et simple du cours. Il est totalement libre dans sa forme et sera construit en classe à partir de leur cours et avec vous, pour apporter des conseils au cours de la construction de ce document.
Dans ce type de séance, il est conseillé de demander aux élèves de relire leur cours en amont, afin de limiter la durée des temps de relecture. Ce type de travail peut être mené en groupe. Cependant, il faut veiller à ce que chacun et chacune puisse sortir de la séance avec un document avec une structure et un contenu qui lui conviennent.
Enfin, il est possible de construire une « banque d’antisèches » consultable par les élèves. Ceci leur permet d’envisager la diversité des formes utilisées, de confronter les éléments sélectionnés. On peut même proposer aux élèves de changer d’antisèche au profit de celle d’un camarade qui leur semblerait plus efficace.
Pourquoi corrige-t-on autant en secondaire ? Comment évaluer efficacement nos élèves ? Comment noter leurs copies sans y passer nos soirées et nos week-ends ?
Lors de la préparation d’une activité ou d’une évaluation, le ou la prof anticipe les obstacles auxquels les élèves seront confrontés. Ces obstacles peuvent être notionnels, méthodologiques, stratégiques, etc. On peut, pour chacun de ces obstacles, préparer une petite aide permettant de les franchir. Ainsi, en classe, on peut proposer aux élèves un marché ouvert où récupérer des ressources imprimées ou numériques qui pourront aider à progresser dans l’activité. Ces antisèches permettent aux élèves d’identifier leurs besoins et de mener leur travail à terme sans entraves.
Ces antisèches peuvent au départ être en libre accès, si l’on est dans une démarche formative. Selon les compétences qu'on souhaite évaluer, ces aides peuvent être fournies à la demande dans une démarche sommative. D’autre part, il est possible de classer les aides en fonction de leur caractère mineur ou majeur, selon l’importance qu’elle revêt dans la note finale. On retrouve cette démarche dans l’épreuve des évaluations des capacités expérimentales en PC ou SVT au BAC.
Pour accentuer le pas de côté, pourquoi ne pas proposer aux élèves de construire en petits groupes un barème et/ou une correction d’un sujet que vous allez leur proposer ? Ce type d’activité peut leur permettre d’appréhender autrement le temps d’évaluation et leur impose de clarifier les objectifs du cours, de les intégrer, d’identifier et de revoir les notions essentielles, d’identifier les savoirs et savoir-faire à mobiliser.
Vous pouvez alors décider de proposer aux élèves le même sujet, ou un sujet mobilisant des savoirs et savoir-faire identiques, et construit avec la même logique.
Jonathan Faivre, professeur de SVT au lycée pendant 8 ans, formateur Réseau Canopé depuis 2021
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Merci pour cet article qui amène des pistes d’évaluation intéressantes et adaptables à certain public. Ce sont des situations pédagogiques à tester pour sortir des pratiques habituelles.
Merci. Ces idées rendent les apprentissages plus amusants et permettent de sortir de la routine tout en étant très formateurs.