Personnaliser vos contenus
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Accueillir dans ma classe un personnel aidant m’a bousculée : travailler à deux, accueillir un regard extérieur, partager mon espace, réfléchir au partage des rôles, anticiper, douter en présence d’un tiers… À l’école, nous n’en avons pas l’habitude, nous n’y sommes que très peu formés, et pas toujours prêts. C’est effrayant ! Pourtant, c’est une réelle chance.
“Les personnels accompagnants assurent des missions d'aide aux élèves en situation de handicap. Ainsi, sous la responsabilité pédagogique des enseignants, ils ont vocation à favoriser l'autonomie de l'élève, sans se substituer à lui dans la mesure du possible (source)."
La définition semble simple, sa mise en œuvre est plus complexe. Une année se termine pour moi, accompagnée de la perle des AESH, Cécile. Malheureusement, et la faute m’en incombe, notre binôme n’a pas été à la hauteur de ce qu’il aurait pu être : le nez dans le guidon, je n’ai pas pris le temps nécessaire à la création de ce duo.
Heureusement, elle a su trouver les clefs de ma classe. Afin d’éviter ces écueils, je vous propose ici la liste de conseils que j’aurais aimé avoir pour rendre notre binôme le plus efficace possible.
Que nous passions ensemble une grosse partie de la journée ou seulement quelques heures dans la semaine, l’AESH fait partie de notre équipe. Nous partageons un espace et un objectif commun de réussite pour l’élève (ou les élèves). À ce titre, il est plus que nécessaire de commencer par faire connaissance. Comment ?
Connaître son métier, son rôle, sa mission, sa formation, son expérience… Les enseignants ont souvent une idée assez floue des missions et rôles des AESH. Nous ne connaissons généralement que peu le contenu de leur formation ou leur expérience, leurs compétences spécifiques. Interroger ses attentes, ses questions, ses projets futurs, comment elle se projette dans cette année.
Il y a parfois un écart important entre ce qu’attend l’AESH de l’enseignant, et inversement, ce que l’enseignant attend de l’AESH. Ainsi, éviter les implicites est important, mais aussi se présenter et présenter notre façon de travailler, nos habitudes, la classe et son fonctionnement. Enfin, laisser à l’AESH le temps de poser des questions.
Les AESH font partie intégrante de l’équipe pédagogique. Ils ou elles interviennent, sous la responsabilité de l’enseignant, en charge de l’élève, et sont un maillon essentiel de la chaîne de sa réussite.
Difficile de se sentir partie intégrante d’une équipe pédagogique lorsqu’on n’a pas toutes les informations concernant l’école, son fonctionnement, ses personnels, ses habitudes… Il est donc important d’accueillir et d’informer nos AESH comme on le ferait avec les nouveaux enseignants arrivant dans une école.
L’AESH peut parfois être, en fonction du temps d’accompagnement, la personne au sein de la classe qui passe le plus de temps avec l’élève. Il ou elle porte sur cet élève un regard différent et complémentaire de celui de l’enseignant ou l'enseignante.
Tout en gardant en tête que l’important n’est pas de mettre un nom sur une pathologie, mais de comprendre les besoins et difficultés de l’élève afin d’adapter son action à ses besoins, d’avoir une cohérence d’ensemble, prendre le temps d’échanger sur ces regards croisés est primordial.
Je vous propose un tableau facilitant l’échange d’informations :
Toutes les questions relatives aux apprentissages et à la pédagogie sont de la responsabilité du corps enseignant. Enseignants et AESH doivent donc planifier et anticiper les rôles, modes et champs d’action de l’AESH : positionnement en classe, évaluer le degré d’autonomie de l’élève, etc.
Pour cela, il est impératif d'identifier les besoins de l’élève et cadrer la mission. Discuter de la façon de présenter le rôle de l’AESH à l’élève, ainsi qu’aux autres élèves de la classe. De même, définir avec l’élève et l’enseignant l’endroit où l’AESH doit se placer dans la classe, prévoir une chaise, un tabouret, une réelle place. Le tabouret à roulettes peut être une assise intéressante lorsqu’elle se partage entre plusieurs élèves.
Enfin, évaluer avec l’élève et les enseignants ce qu’il ou elle peut faire réellement en autonomie et fixer des objectifs mesurables par l'élève. Vous trouverez ici des propositions de grilles à destination des AESH, inspirées de celle-ci. Elles sont à adapter au cas de chaque élève et à ses besoins, et peuvent être des supports de réflexion aux échanges et définitions des interventions.
L’année avance, le nez dans le guidon, on ne prend pas assez le temps de faire des bilans s’ils ne sont pas planifiés. Il est pourtant important d’organiser régulièrement des rencontres, même courtes, afin de réajuster, préciser les attentes, anticiper. Une solution est de décider d’avance de la régularité des rencontres et d’utiliser des outils simples facilitant ces échanges, comme un cahier de liaison.
On peut envisager deux types de temps d’échanges :
On a beau prendre des précautions, comme dans toute relation, le chemin peut être semé d’embûches. Un grand nombre d’obstacles peut rendre la coopération compliquée : organisation, équilibre de positionnement respectif du binôme enseignant/AESH délicat à trouver (répartition des rôles, décalage d’expériences et de visions, concilier aide à l’élève et discrétion en classe), discrétion professionnelle, secret médical, etc.
Si ces difficultés subsistent, elles peuvent être préjudiciables au projet de réussite de l’élève. Faire intervenir un tiers, avec un regard objectif, capable d’examiner objectivement les faits : un collègue, la direction d’école, les membres du RASED, dans un premier temps, ou la personne du PIAL.
(Pôle inclusif d’accompagnement localisé) permet souvent de débloquer la situation. Si le conflit est plus important, il peut devenir nécessaire de prendre contact avec son inspecteur de circonscription pour des conseils.
Au sein de mon école, nous avons la chance d’avoir trois AESH chevronnées pour nous accompagner. Leur expérience est une chance et nous aide à avancer pour former un binôme efficace. J’ai donc pensé qu’il était important d’avoir leur avis sur les besoins qu’elles ressentent pour améliorer cette coopération. Selon elles, les principaux besoins seraient :
Former un binôme efficace avec son AESH nous met face à des défis de taille : favoriser une collaboration harmonieuse, maximiser les bénéfices pour l'élève et créer un environnement propice à son épanouissement scolaire et social.
N'oublions pas que la communication ouverte, le respect mutuel, la planification concertée, la confiance réciproque et la valorisation des compétences de chacun et chacune sont les clés d'une relation de travail fructueuse avec notre AESH. Ensemble, nous pouvons faire une réelle différence dans le parcours éducatif de l'élève et contribuer à son succès.
PEMF à l’école du Centre de Morez depuis 2003
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Merci pour cet article vraiment excellent et fortement utile !