C’est probablement l’un des aspects les plus compliqués à mettre en œuvre, car il nous est matériellement impossible de corriger un paquet de copies en seulement quelques minutes après l’évaluation. Et pourtant, l’immédiateté des feedbacks est l’un des aspects les plus importants, car il permet à l’élève de rectifier une erreur avant qu’elle ne soit mémorisée. 

De plus, ce sont dans les minutes qui suivent une évaluation que les élèves sont les plus attentifs aux feedbacks car, à défaut d’avoir encore une note chiffrée entre les mains, ils sont particulièrement attentifs aux remarques que vous pourrez leur fournir afin qu’ils puissent auto-évaluer leur réussite.

Il est préférable d’éviter les formules trop rapides et générales, comme "à développer" ou "mal dit". Ces expressions sont certes très pratiques, mais elles répondent souvent à des attentes tacites, qui ne sont pas forcément évidentes pour les élèves.

Il ne faut donc pas hésiter à argumenter pour expliquer pourquoi une réponse est fausse, mais aussi pourquoi une réponse est juste, sans nécessairement toujours donner la bonne réponse.

La correction des copies est souvent une activité éprouvante. Contrairement à ce que pensent certains élèves, on n’éprouve aucun plaisir à mettre des mauvaises notes, car si un élève est en échec sur une compétence, cela signifie aussi que l'on n’a pas réussi pour le moment à l’aider à résoudre cette difficulté... 

Face à cette situation d’échec partagé, il peut arriver qu’on se laisse tenter par une remarque personnelle, reprochant par exemple à un élève de ne pas avoir suffisamment travaillé. Cela est cependant rarement constructif. En situation d’évaluation, il est toujours préférable de privilégier des feedbacks factuels centrés sur la tâche à partir d’une série de critères objectifs.

Ce mot a été tellement instrumentalisé ces dernières années qu’il est parfois devenu tabou pour certains enseignants. Sa définition ("disposition d’esprit inclinant à la compréhension, à l’indulgence envers autrui") est pourtant particulièrement adaptée à nos objectifs autour des feedbacks. 

Ces derniers ne devraient pas tant être des jugements péremptoires que des ouvertures au dialogue afin d’identifier avec l’élève des pistes permettant d’identifier les raisons pour lesquelles une tâche est, ou n’est pas encore, réussie.

Pour être efficace, un feedback ne doit pas se contenter d’être factuel, en relevant ce qui est juste ou faux. Son principal intérêt consiste à donner des conseils précis aux élèves pour leur permettre de dépasser une difficulté et ainsi continuer à progresser. 

Il peut être difficile de trouver le bon équilibre entre un feedback encourageant, mais néanmoins exigeant. L’une des approches les plus connues pour atteindre cet objectif a été illustrée par la méthode du sandwich, consistant à placer une critique constructive entre deux remarques positives. 

Cette méthode est cependant de plus en plus contestée car, selon les résultats de plusieurs études, son format imposé donnerait l’impression d’un feedback peu sincère, avec des remarques positives finalement peu significatives et un effet global encourageant assez peu les élèves à progresser.

Puisque l’objectif principal du feedback consiste à aider l’élève à progresser sans le décourager, l’une des pistes les plus intéressantes à explorer consiste à ne pas centrer son propos sur ce qui a été réussi ou raté, mais sur ce qui pourrait être encore mieux réussi la prochaine fois. Ainsi, on invite systématiquement les élèves à se dépasser, quitte parfois à devancer les critères de réussite des niveaux supérieurs pour les élèves qui progressent plus vite que les autres. 

Mickaël Bertrand, 
professeur d’histoire-géographie-EMC depuis 2012, formateur et auteur de ressources pédagogiques