Les considérations pédagogiques liées au développement durable nous invitent à un travail de la notion plus conséquent dans nos disciplines d’enseignement respectives. Ceci peut représenter un véritable enjeu d’inclusion de ces notions dans les pratiques didactiques relatives à certaines disciplines d’enseignement. Il faut le dire : si l’histoire-géographie démontre par exemple des liens évidents avec la notion - qui sont d’ailleurs identifiés de façon précise dans les référentiels - toutes les matières ne sont pas logées à la même enseigne. 

On peut réfléchir aux manières d’imbriquer l’enseignement du développement durable dans chacune des matières enseignées à nos élèves. C'est aussi l'occasion de privilégier les situations de travail pluridisciplinaires, et donc de décloisonner les enseignements distincts. 

C'est l'occasion d'établir un dialogue entre les matières et de démontrer à nos élèves que ce qui est traité d’une part peut finalement l’être de bien d’autres façons. Pour exprimer pleinement le caractère transversal du développement durable par la pluralité des 17 ODD définis, quoi de mieux que les situations de travail qui lui sont vouées !

Chaque discipline d’enseignement doit pouvoir trouver une place de choix dans la construction de ces scénarios pédagogiques transversaux. Quelques exemples développés dans les 4 fiches-outils proposées en fin d'article pourront par ailleurs vous aider dans la construction de ces situations d’étude. 

Dans le cadre de cette perspective transversale, nous, profs de français ou de lettres, avons un rôle pivot. Au-delà des compétences liées à la pratique de la langue à l’oral et à l’écrit, des enjeux de sensibilisation dans le cadre des productions peuvent alors émerger. La démarche peut trouver un lien avec sa pratique disciplinaire. 

Si l’on prend le programme de français de seconde générale et technologique, dans le cadre de la littérature d’idées, le chapitre Humains et machines peut être un lieu d’expression privilégié du projet. En effet, tout en abordant l’ODD 9 concernant l’industrie, l’innovation et les infrastructures, il saura par exemple mener un questionnement judicieux autour de la domotique appliquée aux logements. Ou encore, à la place laissée aux intelligences artificielles dans des perspectives d’innovations liées aux métiers du bâtiment.

Pour le LGT :

• En seconde : à la suite du choix d’une oeuvre littéraire abordant la thématique, on peut travailler sur :
  • les enjeux relatifs à la gestion durable des ressources ;
  • les questions liées à l’innovation ;
  • les mesures pouvant être prises dans le cadre de la construction d’édifices répondant à des normes viables et durables.

• En première : bien que l’examen final du baccalauréat occupe la totalité du programme, la même réflexion que pour la classe de seconde peut être envisagée, avec une approche à privilégier dans le cadre de l’étude de la littérature d’idées.

Pour le LP : 

• En CAP, l’objet d’étude Rêver, imaginer, créer du programme de français peut être le point de départ d’une transversalité envisagée. Il pourra :
  • être le sujet de la conception d’une ville, engageant une réalité utopique ou non, dans tous ses aspects tels que dans le recours aux ressources durables (ODD 7) ;
  • servir l’imbrication de plusieurs domaines d’activités au sein de ladite ville (ODD 9) ;
  • permettre aux élèves de faire intervenir des personnages mettant l’accent sur une consommation individuelle responsabilisée (ODD 12).

• En bac pro, il conviendra davantage d’opter pour la perspective d’étude Dire, lire, écrire le métier. Elle est à mobiliser dans le cadre de la co-intervention français pour tous les niveaux.

Vous trouverez ici quelques pistes de travail du développement durable dans le programme de lettres pour l’enseignement professionnel, suivant la classification par familles de métiers.

Annie-Laure Annonay, professeure de lettres et histoire-géographie en lycée professionnel depuis septembre 2016