Personnaliser vos contenus
Personnaliser vos contenus
Imaginez : c’est le jour de la reprise. Vous êtes déjà excitée à l’idée de retrouver vos élèves et d'avancer dans les apprentissages… Oui mais voilà, vous n’aviez pas anticipé qu’un retour de vacances en maternelle, c’est un peu une mini-rentrée de septembre. Il va falloir s’adapter.
Les élèves pleurent, sont déjà presque tous enrhumés et la fatigue arrive beaucoup plus vite que prévu. Pas de panique ! Voyons ensemble 5 conseils pour vous éviter de finir au fond du lit pour les vacances de fin d’année.
En maternelle, chaque période a son florilège de nouveautés et de surprises. La période 2 ne déroge pas à la règle. Si j’avais dû renommer ma toute première période 2, je l’aurais appelée “la période de la maladie”. En l’espace de 7 semaines, j’ai redécouvert le rhume, l’angine, les épidémies de gastro et de varicelle - et j’en passe.
La fatigue des élèves se fait vite sentir et se mélange “agréablement” avec l’excitation de Noël. Bref, une période bien chargée qui m’a épuisée avant même d’en être à la moitié. Je vous propose d’identifier ensemble les sources de cet épuisement pour mieux les anticiper ensuite.
Vous pensez que la période 2 sera différente de la période 1 ? Alors oui, mais pas vraiment… En période 2, vous allez pouvoir commencer à rentrer petit à petit dans les apprentissages “académiques”, surtout avec des petites sections. Les apprentissages de manière générale se faisant déjà tous les jours depuis septembre.
Mais il ne faut pas oublier qu’il y a eu les vacances entre-temps et que pour certains de vos élèves, ce sont leurs premières vacances. C’est donc également leur premier retour à l’école. Il est assez courant que la semaine de la reprise ressemble à celle de la rentrée de septembre : retour des pleurs, oubli du fonctionnement et des règles de la classe, etc. Être consciente de ces conditions de reprise vous permettra de mieux anticiper votre période. Nous allons voir comment faire par la suite.
C’est l'automne, on adore ses couleurs chatoyantes et le retour tant attendu des soirées raclettes. Oui, mais c’est aussi le retour du froid et de la pluie. Pensez que vous n’allez pas pouvoir sortir tous les jours en récréation et que le froid va rapidement inviter les maladies de saison dans votre classe. Il va donc falloir prévoir des activités annexes permettant de se détendre ou se défouler en restant au chaud : yoga ou relaxation, activités en salle de motricité, etc.
Qui dit automne dit également journées qui raccourcissent et nouveau rythme. Cela vous fatigue qu’il fasse nuit quand vous partez au travail et quand vous rentrez chez vous le soir ? Imaginez dans quel état cela met un enfant de 3 ans. Entre un nouveau rythme à trouver et les maladies qui s’invitent, les élèves sont plus rapidement épuisés et vous le font sentir : plus de conflits, émotions qui débordent, pleurs, etc. Votre meilleure amie sera encore ici l’anticipation.
Il peut-être intéressant de prévoir des activités plus calmes, des coins où se reposer ou d’envisager d’être plus souple sur l’emploi du temps de la classe. Nous allons voir comment s’adapter au rythme des élèves par la suite.
Qu’on le fête ou non, Noël est encore très présent dans notre société. C’est un moment que les enfants attendent énormément et l’excitation monte de jour en jour. Vous vous retrouvez donc avec des élèves épuisés et surexcités à l’idée des fêtes qui se rapprochent. C’est une situation qui peut s’avérer parfois explosive et vous mettre sur les rotules la dernière semaine avant les vacances.
Vous pouvez ajouter à cela les particularités de chaque école : un cycle piscine, un projet chorale ou encore le fameux spectacle de Noël. Tant d’éléments qui peuvent vous rajouter une charge de travail et de la fatigue pour vous et vos élèves. Attention, ne perdez pas votre motivation pour autant !
Maintenant que nous avons identifié ce qui peut causer de l’épuisement, voyons ensemble comment l’éviter…
Mes collègues me décrivent souvent comme une maniaque de l’organisation. Il est vrai que je suis très organisée et j’apprécie quand tout est bien rangé. Loin d’être tous les jours un avantage (bonjour la crise quand quelque chose n’est pas à sa place), cela me permet tout de même d’organiser ma période en avance et de me libérer du temps et de l’énergie pour gérer les aléas du quotidien.
Je vous propose donc un petit tour d’horizon pour organiser sa période en amont, sans tomber dans l’organisation à tout prix, c’est promis !
Mettons-nous en condition. Vous êtes en vacances, vous vous reposez après une première période intense et il faut maintenant commencer à réfléchir à la suivante. Je vous propose de préparer celle-ci semaine après semaine. L’objectif étant de distinguer les semaines intenses et celles qui le seront un peu moins.
Pour commencer, je suis sûre que vous avez déjà des programmations et des progressions pour l’année. Ce sont des outils essentiels pour ne pas être submergée. Si ce n’est pas le cas, pas d'inquiétude. Contactez vos collègues ou bien faites une recherche internet. Vous trouverez de nombreux articles et conseils pour vous aider ici ! Vos progressions vont grandement vous aider pour organiser vos semaines.
Deuxième étape, notez toutes les dates importantes de votre période : anniversaires, sorties, spectacles, journée à thème, etc. Cela va vous permettre d’y voir plus clair sur les moments qui seront les plus intenses de votre période.
Troisième et dernière étape, réalisez un tableau pour visualiser votre période de semaine en semaine. Choisissez une présentation qui vous convient et correspond à votre fonctionnement de classe (ateliers dirigés, moment d’autonomie, etc.).
Pour chaque semaine, d’après les dates importantes que vous avez notées, indiquez si la semaine va être intense ou non. Par exemple, je surligne en rouge la semaine si celle-ci va être intense et en vert si elle sera plus calme. N’oubliez pas que la reprise sera probablement mouvementée et que pour la dernière semaine, l’excitation et l’épuisement des élèves seront à leur paroxysme.
Attention, alléger certaines semaines ne signifie pas diminuer ses exigences. Il est tout à fait possible d’alléger les activités prévues en fonction de leur quantité et/ou de leur durée sans toutefois modifier vos exigences quant aux apprentissages. La période 2 est rude mais n’oubliez pas qu’elle permet également de découvrir de nouveaux apprentissages et d’en approfondir d’autres.
Vous êtes maintenant prête pour prendre vos progressions et programmations et prévoir vos activités en fonction de l’intensité estimée de chaque semaine !
En débutant dans l’enseignement, j’avais l’impression que je n’arriverais jamais à finir les programmes. Je me mettais une telle pression que j’avançais parfois trop vite, en dépit du rythme de mes élèves. J’ai fini par me rendre compte qu’ils ne passaient pas le bac à la fin de l’année et qu’au contraire, à vouloir aller trop vite, je n’avançais pas et ils se fatiguaient plus rapidement.
Pour éviter ce genre de situation, voyons comment s’adapter au rythme de chaque enfant permet d’avancer plus sereinement, sans épuisement.
Chaque élève évolue selon son propre rythme et celui-ci dépend également des aléas de la journée, soirée ou bien semaine. Un élève qui arrive à l’école le matin et qui a passé une mauvaise nuit ne sera pas aussi disponible que d'habitude. Idem, s’il ne dort pas chez lui en ce moment ou si quelque chose le perturbe à la maison (séparation des parents par exemple).
C’est donc à vous de repérer ces changements et d'arriver à “prendre la température” de la classe chaque matin. Par exemple, si plusieurs de vos élèves ont du mal avec la séparation en plein milieu de la période alors que d'habitude cela se passe bien, c’est qu’ils commencent déjà certainement à être fatigués. Il faudra peut-être prendre plus de temps ce matin-là à l’accueil et proposer des activités de relaxation au cours de la matinée.
Les parents d’élèves sont les premiers à savoir ce qui se passe à la maison et comment est leur enfant depuis son réveil. Dans une logique de co-éducation, il est important qu'ils se sentent à l’aise de partager avec vous ce genre d’informations. Pas besoin de détails évidemment, simplement un petit mot le matin à la porte ou un mail avant l’école pour signifier qu’aujourd’hui, c’est un peu plus compliqué que d'habitude. Vous saurez alors vous adapter à la situation et les parents seront rassurés.
Pour éviter que le temps d’accueil soit trop long et être débordée par tous les parents dès le matin, prenez le temps de leur expliquer votre démarche dès le début de l’année. Par exemple, j’informe les parents qu’ils peuvent me contacter par mail avant le début de la classe (pratique pour ceux que je ne croise pas et qui déposent leur enfant à la garderie).
Ensuite, ils ont à disposition, à l’entrée de la classe, des post-it en forme de cœur où ils peuvent noter le prénom de leur enfant et le déposer sur la porte ou le bureau. Ainsi, si je suis déjà occupée avec un autre élève, je verrais le post-it déposé plus tard et je saurais qu’il faut prendre un peu plus soin de cet élève ce jour-là.
Trois élèves n’avancent pas sur leur activité autonome, un autre n’a pas rangé son matériel et vous venez d’en voir un dernier tirer les cheveux d’un camarade, le tout dans un brouhaha grimpant. Cela vous rappelle quelque chose ? Moi aussi !
La vie d’une classe n’est pas tous les jours un long fleuve tranquille. Certaines journées peuvent être éreintantes et si elles viennent à s’accumuler, votre santé en prend un coup. J’ai pu le vivre à plusieurs reprises et à force d’enchaîner des journées, voire parfois des semaines, à être épuisée, j’ai décidé de choisir mes combats.
Qu’est-ce que j’entend par “choisir ses combats” ? Cela signifie qu’il faut se donner des limites à ne pas franchir et d’autres que l’on va laisser un peu plus souples.
Si l’on reprend l’exemple du dessus, la violence en classe n’est pas tolérable, c’est ma limite à ne pas franchir. Peu importe mon état de fatigue ou celui de mes élèves, il y a des règles de vivre ensemble à respecter. C’est donc une situation qu’il faudra gérer immédiatement avec le plus de calme et de bienveillance possible. Crier ne ferait qu’accentuer la fatigue de tout le monde.
Dans le même temps, l’élève qui n’a pas rangé son matériel ou celles et ceux qui ne sont pas très concentrés, est-ce une limite à ne pas franchir ? Peut-on être un peu plus souple sur ce sujet pour aujourd’hui si l’on est fatigué.e et/ou si vous savez que l’élève l’est également ? Je pense que oui !
Concernant le bruit et l'agitation, à chacun son curseur. Certains le supportent très bien, d’autres très peu. Faites donc en fonction de vous, mais aussi de vos élèves. Ce n’est pas parce que vous le supportez bien que c’est le cas pour vos élèves. Dans ce cas, les moments de relaxation, les casques anti-bruit ou encore des moments d’école dehors peuvent vous permettre de réguler les phases de bruits dans la journée.
Prenez le temps de sensibiliser vos élèves à leurs émotions et leurs ressentis vis-à-vis de leur corps. Ils seront plus à même d’exprimer leurs besoins et de se réguler. Cela limitera les situations potentielles de conflits et/ou de crises.
Chaque période scolaire est comme une course de fond. On s’épuise en allant vite et si le mental n’est pas là, on avance tout simplement pas. Il est primordial de penser à ses élèves et leurs apprentissages, mais il est aussi nécessaire de penser à soi !
J’adore enseigner sous la forme de projets. Je me suis rendu compte qu’à la fin de ma journée, même si celle-ci avait été éprouvante, j’étais moins fatiguée car j’avais travaillé en prenant du plaisir.
Prendre du plaisir en classe, ça ne veut pas dire s’éclater à chaque instant. Je doute que quelqu’un me dise que c’est une véritable passion chez lui de courir après un tel qui ne veut pas rentrer en classe par exemple. Prendre du plaisir signifie qu’il y a un ou plusieurs moments (c’est encore mieux ! ) où vous vous amusez avec vos élèves, où vous riez avec eux et où vous partagez des moments ensemble.
Prenons un exemple, vous adorez chanter. C’est parfait ! Ajoutez des petits rituels de chants à plusieurs moments de la journée. Cela vous permettra de souffler, de gérer des transitions et d’avoir votre petite bulle de plaisir. Et cela peut se faire pour n’importe quelle activité que vous aimez : rituels de langue, activités d’arts visuels, motricité, rituel d’énigmes, etc.
Enseigner ce qui vous plaît va vous motiver et cette motivation sera transmise à vos élèves. Une classe motivée c’est une classe qui voit moins le temps passer et qui se sent moins fatiguée à la fin de la journée !
La période 2 est riche et peut-être source d’épuisement. Avec un peu de préparation et de lâcher prise, on peut très bien survivre voire apprécier cette période. Avancez à votre rythme et faites-vous plaisir, la période passera en un claquement de doigts !
Fiona Fiorentino, professeure des écoles en maternelle depuis 2019
Vous devez être connecté-e pour publier un commentaire.
Des articles pratiques et concrets !
Un contenu sélectionné par des enseignants
Une aide dans le quotidien des enseignants
Des contenus adaptés à votre profil