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John Connors doit avoir grave le seum. Si on lui avait dit qu’on pactiserait avec Skynet aussi facilement, et ce pour répondre aux questions de l’évaluation de Monsieur Touchard… Mon dieu mon dieu. Mais ne tournons pas autour du pot.
OUI, cette année c’est définitif, l’intelligence artificielle est entrée dans nos vies et nous, profs, devons faire AVEC. Mais loin de là l’idée de faire un pamphlet, Z va plutôt lancer le débat en indiquant, stricto sensu, ce que ça change.
Oui, au départ c’est toujours un peu la sidération. Enzo répond non seulement à l’ensemble des questions, mais il semble doté d’une inspiration sans bornes. Oublié les “le personnage là, il est en train de serrer sa mère” et place à “c’est l’archétype même de la remise en question intrinsèque de sa psyché”. Le tout sans aucune faute d’orthographe.
Alors oui, forcément, il est facile de coincer le jeune homme en lui demandant d’expliquer le fond de sa pensée. Mais cela est plus délicat quand ça survient dans les copies d’élève s’exprimant déjà de la sorte. CAR OUI, les bons élèves sont aussi attirés par l’obscurité, et il est beaucoup plus difficile de les choper la main dans le pot de confiture.
Ce qui applique une chape de suspicion de PLOMB sur les classes. Qui a succombé ? Qui se fera choper ? Qui ne s'est pas fait choper, alors que “monsieur il fait que ça du chat GPT et vous vous voyez rien !” ?
Forcément, n’ayant pas l'œil dans chaque poche pour y déceler un portable... Il faut désormais utiliser toute son intelligence diabolique pour poser les questions auxquelles notre droïde ne pourra pas répondre. Ou comment réfléchir à la manière de continuer à faire réfléchir nos chères têtes blondes.
Si bien que d’ici quelque temps, nous en arriverons à demander à l’IA de poser des questions pièges pour lui-même. C’est au moins le début d’un roman de Bradbury ou rien.
Restent les évaluations orales. Où Lucas, démuni, au tableau, tente vainement de trouver raison de l’emportement d’Oedipe. Le regard porté vers le lointain (Lucas. Et Oedipe.).
Car à la maison, disons le clairement : c’est portes ouvertes. Et on avait jadis du plaisir à corriger les travaux de Tante Jeannine qui, visiblement, ne connaissait pas son histoire de France ; de ou Clara la grande soeur qui devrait vraiment s’y remettre en conjugaison. Mais là… C’est d’un autre niveau.
Et disons-le, il n’y rien de plus lénifiant que de corriger des pages et des pages d’intelligence artificielle ayant compilé avec soin, mais avec autant d’énergie qu’un vieillard sous Subutex, l’ensemble des visions sur 20 ans de la vie de Maupassant. Rien ne tressaille. Tout est beau. Tout est propre. Un jardin à la française qu’on aurait envie de passer au lance-flamme.
Alors oui, “Monsieur, j’ai un peu fait avec GPT mais y a beaucoup de moi aussi.” Doit-on donc filtrer comme un pionnier de l’ouest américain cherchant de l’or, la boue du métal précieux ? Et surtout, est-ce que j’ai que ça à foutre de ma vie, de mon quotidien ?
Et passons sur les exposés préparés sur Gamma, aussi lisse qu’un Power point du Modem, et où notre cher élève apprenant va débiter pendant 48 min. Car oui y a de la matière hein...
Un discours monocorde et ennuyeux digne d’une logorrhé saillie d’un Premier ministre au perchoir. On regretterait presque les contresens qui avaient du bon sens.
Aujourd’hui interdire l’IA, c’est interdire le smartphone, c’est interdire le streaming. C’est interdire les frites sauce barbecue. C’est possible. Mais c’est difficile. Et c’est un combat perdu de tous les instants.
Cette vague artificielle est donc en train de nous submerger et il ne reste peut être plus qu’à acheter un masque et un tuba pour éviter de se noyer. D’où des débats. Nombreux. Sur la manière d’utiliser un outil du XXIème siècle avec un recul et un esprit critique.
Un esprit quoi ? Le même esprit critique que nous tentons d’inculquer à nos jeunes depuis des années, surtout depuis l’apparition des réseaux sociaux. Et nous qui devons expliquer à Lucas que c’est pas parce que Tik Tok le dit que c’est vrai.
“Ouais mais sur Tik Tok, c’est des vrais infos, pas comme les journaux ou la TV.”
Ah ouais... Finalement l’IA, c’est pas si mal.
Monsieur Z., prof de lycée pro quelque part en France, dont l'humour sévit sur Facebook et sur Instagram.
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