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Désillusion : quand l'année ne se déroule pas comme prévu

Julia Barré
12 octobre 2019 10:13
4 mn

Presque tous les enseignants le ressentent un jour : le sentiment que toute notre planification, nos préparations et notre positivité étaient destinées à une classe qui ne ressemble pas du tout à la nôtre... et ce découragement arrive plus tôt que prévu.

Quand on est nouveau dans la profession, on suppose que la désillusion est quelque chose qu’on arrivera à apprivoiser. Prendre conscience dès le premier mois que la réalité de l'enseignement ne correspond pas à nos attentes affecte notre motivation.

Rassurez-vous, quand on est dans la profession depuis un certain temps, on réalise que les désillusions font partie intégrante de l'enseignement, néanmoins, on se dit que cette année sera différente, qu’on a plus d'expérience et qu’on est prêt à faire face aux imprévus.

C'est toujours surprenant quand le grand plan qu’on avait imaginé pour l'année semble s'effondrer ; toute notre confiance préalable nous semble alors naïve, nos préparations nous semblent totalement inutiles... comme si les séances et les activités que l’on avait prévues n’étaient réalisables que dans un monde fantastique.

À ce moment-là, on se demande pourquoi on a choisi ce métier, comment on va tenir jusqu'en juin... Ça vous dit quelque chose ? 

 

1) La désillusion est inévitable et normale

Il est impossible de prédire avec précision les événements auxquels nous serons confrontés. L'enseignement est un travail très difficile, d’autant plus qu’il est presque impossible de prévoir la complexité et l'ampleur des défis que l'on va devoir relever – et donc encore moins de s'y préparer.

Au début, on a en tête une certaine image des classes et des élèves que l'on va avoir. Puis, au bout de quelques semaines, on commence à connaître mieux les situations d’élèves. C'est alors qu'on réalise qu'il va falloir réajuster nos objectifs.

Le conseil

La réalité de ce que vous aurez à affronter cette année vous frappera certainement comme une gifle ; soyez prêt à cette idée pour ne pas être déstabilisé. Combinée à vos préparations perturbées par le manque de temps, les demandes surprenantes et l'épuisement, la désillusion est normale. Ce n'est pas amusant à gérer, mais vous n'êtes pas seul à y faire face... et vous le surmonterez !

 

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2) Toute situation ne dure qu'un temps

La première période est la plus occupée et la plus exigeante de l'année pour un enseignant. En considérant notre charge de travail actuelle, notre faible niveau d'énergie, on se demande "Comment vais-je continuer comme ça pendant 10 mois ?!!".

Compter à rebours les jours restants et essayer de nous imaginer tenir jusqu’au bout épuise toute l'énergie dont on dispose. 

Le conseil

Évitons de croire que notre situation actuelle est permanente. Dans quelques mois, tout changera : notre charge de travail, nos élèves et nous-mêmes. De nouveaux défis se présenteront à nous et d'anciens problèmes seront résolus.
 

 

3) Observer la situation d'un point de vue objectif et réaliste

Demandons-nous :

- Ma situation est-elle un échec total ? Un vieux dicton dit que : “chaque nuage a une lueur d'espoir”. Si l’on pense qu'une leçon a été un désastre total ou que notre travail est absolument dérisoire, on est pessimiste, pas réaliste. Le fait est que l’on choisit de ne pas voir le bon côté des choses ; ou bien qu’on prétend qu'il n'existe pas.

- Est-ce que je suis suffisamment objectif ? La plupart du temps, quand on est malheureux, ce n'est pas vraiment à cause de la circonstance mais de notre interprétation – l'histoire que l’on se raconte. Considérer qu'il y a d'autres façons moins misérables de vivre les problèmes est un grand pas vers un changement dans notre façon de vivre une situation difficile.

- Est-ce utile ou bénéfique pour moi de percevoir les choses de cette façon ? Supposons qu'un élève a une moyenne de 8/20 et que le trimestre se termine dans 2 jours. On peut penser – à juste titre – qu'il n'y a rien que l’on puisse faire pour lui. Cette pensée nous aide-t-elle à enseigner avec enthousiasme et énergie ? Cela nous motive-t-il à analyser notre pratique pour l'aider à faire mieux au prochain trimestre ? Nous sentons-nous bien dans notre peau et dans notre travail d'enseignant ?

Il est possible de changer notre façon de voir les choses car penser comme cela n'aide personne et ces idées ne contribuent pas à notre bien-être personnel. Il faut passer à autre chose.


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4) La perception pour lutter contre la désillusion

Personne n'a de boule de cristal : nous ne pouvons pas savoir si une situation va être omniprésente (continuer à empirer), permanente (durer longtemps) ou impossible à changer (nous laisser sans espoir). Ces trois aspects sont les caractéristiques d'une vision pessimiste de la vie.

Décider qu'une situation est désespérée et insupportable n'est pas une réalité ; c'est une impression. Il se peut que l’on ne puisse pas changer la situation, mais il est possible de  changer la manière dont on la perçoit.

Ne prenons pas nos explications pessimistes à la légère : elles sont à la base même de l'épuisement professionnel des enseignants. 

Le conseil

On peut surmonter cette désillusion. Des dizaines de milliers d'enseignants y parviennent chaque jour : ceux et celles qui continuent de donner leur maximum dans des classes difficiles... et semblent même adorer ça (on en connaît tous) !

Leur secret ? Ils font attention au bon côté de chaque chose et le mettent en valeur. Ils voient les difficultés comme temporaires, changeantes et surtout spécifiques à une situation.

Soit notre désillusion nous amène à penser que l’on n’aime pas vraiment notre travail, soit on décide de la considérer telle une difficulté qui ne durera pas éternellement, qui ne continuera pas à s'aggraver et, surtout, qui ne sera pas hors de notre contrôle.


5) Prendre le temps pour en gagner

Il est facile de se laisser entraîner dans une pensée pessimiste quand on essaie d'en faire trop à la fois. Résistons à l'envie de nous inquiéter de la façon dont on va tout rééquilibrer dans le mois, le trimestre ou l'année. Il est impossible de prédire la façon dont certains problèmes s'amélioreront ou quels nouveaux problèmes surgiront pour les remplacer. Alors, n'y consacrons pas trop d'énergie et ne commençons pas à formuler des hypothèses pessimistes.

Le conseil

Ayons confiance dans le fait que nous avons assez de sagesse et de force pour vivre chaque jour avec sérénité, malgré son lot d'imprévus ; on saura comment réagir lorsqu’un problème surviendra. 
 

Acceptons de faire deux pas en avant et un pas en arrière – ne laissons pas cela nous décourager parce que même avec les difficultés, on aura fait de notre désillusion une arme.

 

 

Cet article est basé sur le podcast Angela Watson's Truth for Teachers. Angela Watson est spécialiste de la productivité et de l'état d'esprit, auteure et conférencière. Elle a été enseignante certifiée par le Conseil national pendant 11 ans et possède plus d'une décennie d'expérience en tant que formatrice pédagogique.

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