Séverine Walker est professeure des écoles (CE1) et elle a co-écrit le livre “Enseigner en classe flexible” (éditions Retz, 2019). Découvrez son blog La Maitresse Sev, Mais aussi sur son compte Instagram et son compte Facebook !

Lundi 25 mai 2020. Après 8 semaines d’enseignement à distance et 2 semaines de vacances, il est temps de reprendre le chemin de l’école pour retrouver mes « petits monstres » (comme j’aime les appeler). 

Ce retour n’est pas simple car il représente un nouveau défi : repenser la classe flexible en tenant compte des conditions sanitaires actuelles et de ce qui a déjà été mis en place en distanciel. Il a donc fallu réorganiser l’espace classe et réfléchir à une manière efficace de mettre en place ce nouvel enseignement hybride…

L'enseignement en présentiel

L'emploi du temps

Il me paraissait très important de garder un rythme quotidien cohérent avec ce que les élèves ont connu jusqu’à présent. Les séances d’apprentissage se succèdent, comme auparavant, à quelques différences près avec des créneaux de 40 minutes au lieu de 30 (lavage régulier des mains) et un temps balisé pour le passage aux toilettes avant la récréation.

Les rituels de classe

Pour poursuivre sur ce côté rassurant et connu des élèves, l’ensemble des rituels matinaux ont été conservés (absents, date, emploi du temps, nombre et mot du jour). 

Quelle différence alors ? 

L’enseignant, qui auparavant était en retrait lors de cette phase, réalise les activités au tableau à partir des indications (orales ou écrites sur l’ardoise) des élèves.

Les apprentissages fondamentaux

Dans mon école, il nous a été demandé de réaliser en priorité des apprentissages en français et en mathématiques. 

Avec le peu de temps alloué jusqu’à la fin de l’année (4 semaines), il a donc fallu faire un choix concernant les compétences à travailler : celles vues en distanciel mais qui restent encore trop fragiles et celles qui ont été estimées nécessaires pour un passage serein au CE2. 
 

La place de la manipulation

La manipulation est, pour beaucoup d'entre nous, la clé de voûte de notre métier. Il paraissait donc inimaginable de ne plus utiliser ce support pour la transmission et l’acquisition des savoirs. J’ai donc mis l’accent sur plusieurs outils connus des élèves et qui respectent les mesures sanitaires en vigueur : l’ardoise individuelle de chacun mais aussi le petit matériel (bâtonnets) que je possède en grand nombre et qui peut donc être mis « au repos » entre deux groupes de travail. 

L'enseignement à distance

Les projets artistiques, scientifiques et littéraires

Concernant les enseignements réalisés à la maison (1 semaine sur 2), l’idée était de proposer des projets ayant du sens pour les élèves et réalisables avec un minimum de matériel :

• Illustration des textes produits lors du projet d’écrit « Le renard qui ne savait pas partager » ;
• Construction d’une sculpture en papier ;
• Germination de graines et réinvestissement de la démarche scientifique.

Les arcs-en-ciel de compétences

De nombreuses compétences, déjà bien automatisées en classe, peuvent être travaillées à la maison de façon tout aussi autonome. 

Cela peut concerner la fluence de lecture, l’écriture, les tracés géométriques ou encore l’apprentissage des mots outils. 

Grâce à un système de couleurs représentant les différents niveaux de difficulté et à une « carte d’identité » personnalisée, chaque élève sait exactement où il en est.

La place du numérique

Déjà très présents dans ma classe, les outils numériques sont devenus indispensables dans le cadre de l’enseignement à distance et ont permis un retour du travail réalisés par les élèves via des enregistrements audios, des vidéos ou encore des photos.

La diffusion de capsules pédagogiques (les conseils de Nicolas si vous souhaitez en créer), permettant la découverte de nouvelles notions, est venue compléter l’offre numérique proposée aux familles.

La relation avec les parents

Même si une distance physique s’est créée entre les familles et le monde scolaire, les échanges n’ont jamais été aussi riches. Au cours de ces derniers mois, de nombreuses discussions se sont mises en place, via des mails, autour des activités réalisées par les élèves et des aides apportées aux parents.

Cette crise sanitaire a bouleversé nos habitudes de travail et nous a obligés à repenser notre manière d’enseigner. Néanmoins, il est important de s’arrêter un instant sur les éléments qui sont ressortis de cette période difficile et qui pourraient être bénéfiques pour cette nouvelle forme d’enseignement : mise en projet, autonomie, numérique, travail collaboratif.