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Pratique

Faire une place au quotidien aux émotions dans la classe

Isabelle Peloux
7 septembre 2021 16:42
5 mn

Ce contenu fait partie du parcours Gérer les émotions pour favoriser l'apprentissage

Gérer les émotions : ça change tout (mais ça ne résout pas tout) parce que :

  • ça permet de mettre des mots sur ce qui se joue dans la relation ;
  • ça prend en compte la difficulté dans le lien à l’autre et ça permet d’en parler ;
  • les problèmes relationnels sont au cœur de l’école et qu’il n’y a pas, à ma connaissance, d’autres outils pour améliorer le lien ;
  • ça répond à la question de l’éducation morale et citoyenne en mettant en mots ce qui est en jeu dans le lien, dans le fait que l’école est un lieu d’apprentissage social : c’est l’endroit où des enfants apprennent à construire les limites et les richesses que génèrent la vie en groupe ;
  • les enfants savent que, s’ils ont un problème relationnel, il sera traité (cela les libère pour entrer en apprentissage) ;
  • si on ne s’occupe pas des interrelations, si on n’utilise pas ces outils de communication, le vivre-ensemble se subit, le mental cherche à comprendre et par facilité utilise une stratégie imparable « C’est pas moi, c’est l’autre ! ».
     

C’est une stratégie qui nuit à l'apaisement social et donc aux apprentissages, ce qui reste notre mission de base à l’école !
Mais ça ne résout pas tout. C’est très important de l’avoir en tête pour ne pas se décourager. Il ne s’agit pas de recettes miracles, il s’agit d’outils à adapter.

Des limites à ne pas dépasser pour une éthique claire

Tout d’abord, rappelons notre intention de départ : il ne s’agit pas de faire de la psychologie (nous ne sommes pas psychologues). Il s’agit juste de créer un climat favorable à notre mission éducative : l’instruction. Nous allons utiliser tous ces outils uniquement pour résoudre les situations vécues à l’école et nous les réglerons uniquement dans l’instant présent, très factuellement. Si la raison du conflit est plus profonde, nous n’avons pas à nous en mêler. 

Par exemple, il arrive qu’entre deux élèves vous constatiez que vous devez régulièrement faire des médiations. Cela veut dire que le conflit est enraciné plus profondément. Dans ces cas-là, vous éviterez de les mettre dans la même équipe, à côté en classe, etc.

Vous êtes enseignant. Vous vous occupez uniquement de la gestion scolaire des situations d’apprentissages ou relationnelles. Ce qui se passe en dehors de votre classe est à la charge d’autres personnes : médecin scolaire, réseau RASED, maîtres qualifiés, psychologue scolaire, etc.

Ajuster des outils au quotidien pour s’adapter à chaque situation

Ce qui fonctionnera un jour avec un groupe-classe ou un élève en particulier ne marchera pas le suivant. Il faut donc adapter ses outils à chaque situation. Vous pourrez même formaliser avec eux cette recherche des limites de l’outil : en général, celles-ci viennent de l’adhésion au concept, du choix de privilégier le lien social même s’il supprime parfois un peu de ma liberté individuelle. 

Dans un collectif, chacun trouve que les autres doivent s’adapter, mais souvent chacun oublie de le faire lui-même. Les enfants ont à apprendre cette posture de coopération : je dois penser simultanément à mes besoins et à ceux du groupe.

Incarner ces valeurs et faire vivre ces outils dans l’équipe enseignante pour jouer la carte de l’exemplarité

Comme ils apprennent par imitation, plus l’équipe enseignante incarnera cette coopération, la questionnera pour trouver la paix sociale, plus les enfants apprendront vite. Notre posture, si elle s’avère incohérente, justifie à leurs yeux de ne pas suivre nos outils ou de les dénoncer. Pour avoir leur adhésion, l’exemplarité prime, comme d’habitude.

Porter une attention particulière au climat scolaire 

N’oubliez pas que beaucoup de tensions entre élèves viennent du fait même qu’ils sont en apprentissage et donc confrontés à la comparaison. Si l’ambiance scolaire n’appuie pas sur ce phénomène en favorisant la compétition, la convoitise sera moins stimulée.

Parfois dans les disputes se joue une forme de « jalousie ». Dans la gestion des conflits, vous rencontrerez cette limite. Parfois le conflit dans l’instant présent est éclairci et calmé, mais comme il s’appuie sur une comparaison vécue comme perdante, tant qu’elle n’est pas identifiée, elle revient. D’où parfois des médiations assez répétitives. Dans ces cas-là, rappelez-vous que nous ne sommes pas thérapeutes.

Gérer les émotions en classe : apports et limites

Retrouvez cet article téléchargeable en format PDF.

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