L'oral du Diplôme national du brevet des collèges fait partie, depuis l’année 2017, des épreuves de fin de troisième. Il s’agit d’une soutenance sur 100 points, ce qui lui confère une importance de taille dans le barème global des 800 points de l'examen national. 

Par ailleurs, elle génère souvent beaucoup d'angoisse chez nos élèves, car elle les met dans une situation inédite et requiert des compétences assez complexes. Nous allons donc évoquer les différents moyens d'accompagner nos classes de troisième dans cette aventure !

Pour que les élèves puissent se situer par rapport aux démarches et aux attentes, il faut que les enseignants soient eux-mêmes au clair (et ce n'est pas toujours le plus simple). Il apparaît donc indispensable que les professeurs de troisième puissent se réunir, dès le premier trimestre, pour définir ce qui va être mis en place avec les classes (Parcours Culturel et Artistique, Parcours Avenir, Histoire des Arts), sur quelle temporalité et sous la responsabilité de qui.

Durant ce ou ces temps d'échanges, on sera attentif à définir ce qui devra être mis en avant par les élèves durant la soutenance, qu’elle soit individuelle ou collective, de quelle manière et on établira la grille d'évaluation. 

Pour vous guider dans tous ces agencements, vous devez vous référer au BO de l'épreuve qui précise l'ensemble des modalités. Il est pertinent, si vous en avez le temps et l'énergie, de créer un support qui sera remis à chaque élève afin d'uniformiser le travail mené avec tous et générer ainsi une plus grande équité.

Lorsque l'on débute la phase de préparation de l'oral, il est essentiel de présenter l’épreuve dans sa globalité : 

• Comment se déroulent l’exposé puis l’entretien ?
• Quelle est la durée totale de l’épreuve ?
• Quel jour aura lieu l'oral blanc dans l'établissement ?
• Qu’attendent les examinateurs de la part des candidats ?
• Que se passe-t-il si un candidat ne sait pas répondre à l'une des questions du jury ?

Puis, il est venu le temps pour les élèves de faire des choix. Tout d'abord, ils doivent décider ce qu'ils vont présenter : est-ce que ce sera le travail théâtral autour de la lutte contre le sexisme ? Le projet sur le Forum des métiers ? Des œuvres autour du thème de la Guerre ? Pas simple de trancher. 

Pour leur permettre une parfaite maîtrise du thème choisi, vous pouvez leur rappeler que l’exposé de l'épreuve orale peut porter sur un projet mené :

• en histoire des arts ;
• dans le cadre d’un EPI (enseignement pratique interdisciplinaire) ;
• dans le cadre d’un des quatre parcours éducatifs (avenir, santé, éducation artistique et culturelle, citoyen).

Le stage peut donc parfaitement faire l’objet de l’exposé, tout comme un projet autour de la thématique des langues et de la culture étrangère ou régionale. Il faut aussi penser à leur donner un délai de réflexion, voire de rétractation entre une première impression et une décision définitive. En bref, on évite de dire : « Bon, t'as deux minutes pour choisir, allez go ! » Par ailleurs, les élèves auront la possibilité de présenter leur oral seuls, en binôme ou en trinôme.

Là encore, le choix est épineux. Certains seront plus efficaces s’ils travaillent seuls, alors que d'autres, pour qui la confrontation à l'oral vire au cauchemar, auront envie de se rassurer en travaillant à plusieurs. On gardera en tête et on expliquera bien que la camaraderie ou l'amitié ne sont pas toujours le terreau d'un travail collectif efficace et qu'il faudra être vigilant sur les groupes d’étude constitués. On leur donnera à nouveau du temps pour en parler et se décider.

Le travail que vous allez devoir mener avec les élèves va s'étaler dans le temps et vous devez, comme moi, être familiarisés avec leur incroyable capacité à perdre la moindre feuille ou à la glisser dans le cahier de n'importe quel cours. Aussi, je vous conseille de leur demander d'avoir un porte-vues entièrement dédié à l'oral du DNB dans lequel figureront tous les documents qui y seront relatifs.

De même, si collectivement, les enseignants ont prévu que la présentation orale des troisièmes soit illustrée par un diaporama, vérifiez en amont que chaque élève possède bien une clé USB.

Même si l'un des aspects de cette épreuve est l'autonomie, elle est nouvelle pour les élèves et il apparaît souvent difficile de les lâcher sur ce travail sans le moindre étayage. C'est d'autant plus vrai si, comme moi, vous travaillez en REP ou REP+. 

Ainsi, dans mon établissement, pour exemple, nous avons pris l'option de consacrer plusieurs heures, réparties sur l'ensemble des professeurs de chaque équipe, à la constitution des dossiers avec les élèves.

Entendons-nous bien, il ne s'agit pas de leur dicter le plan ou le titre de leurs parties (cela n'aurait aucun intérêt), mais de les encadrer sur les questions qu'ils se posent autour d'attentes parfois difficiles à identifier comme la problématisation. L'organisation selon des axes de travail et le retour réflexif sur leur investissement et leurs apprentissages sont également des sujets dont il ne faut pas oublier de parler avec eux, de manière claire.

Je sais bien qu'à notre époque, il peut sembler que chaque foyer dispose d'un ordinateur, et pourtant ce n'est pas toujours le cas... Ainsi, si les élèves doivent réaliser un diaporama, il faut que le collège organise des conditions d'accès privilégiées pour les 3èmes à la salle informatique ou au CDI (s'il est doté d'ordinateurs bien sûr !). 

En général, cela ne représente pas une masse incroyable d'élèves et s'avère donc assez simple à mettre en place.

Passer à l'oral devant un jury n'est pas courant dans la scolarité des collégiens, ils sont souvent très stressés et cela peut engendrer des réactions inadaptées et autres bévues. Je garde en mémoire (et j'en ris encore) l'élève qui m'a présenté son dossier sur Oradour-sur-Glace au lieu d'Oradour-sur-Glane, celui qui a fait toute sa prestation en me tournant le dos, celle qui s'est mise à tourner régulièrement sur elle-même dans un pas de danse digne de Saturday Night Fever... 

Bref, les compétences relatives à l'oral, trop souvent implicites, doivent être travaillées avec les élèves. Il faut leur parler du volume de la voix, de son débit, du regard porté vers l'auditoire, de la posture du corps, du niveau de langue, de la verbalisation des transitions. Il est bon de leur donner la possibilité de s'entraîner dans les conditions les plus proches de celles de l'examen soit par le biais d'un oral blanc soit, à défaut, par des oraux organisés en classe.

Le brevet national évalue les acquis des élèves à la fin de la scolarité obligatoire de trois manières différentes : 

• une évaluation continue de la maîtrise des huit composantes du Socle Commun de Connaissances, de Compétences et de Culture qui porte sur 400 points ;
• des épreuves écrites en français, en mathématiques, en histoire-géographie et en sciences ;
• une épreuve orale de soutenance.

Le candidat est reçu s’il obtient un minimum de 400 points sur les 800. L’épreuve orale :

• est noté sur 100 points, dont 50 pour la maîtrise et la qualité de l'expression orale et 50 pour la maîtrise du sujet présenté ;
• se déroule sous la forme d'un entretien individuel de 15 minutes (5 minutes d'exposé et 10 minutes de questions-réponses) ou d'un entretien collectif de 25 minutes (10 minutes d'exposé et 15 minutes de questions-réponses).

Seuls les sujets des épreuves écrites finales sont différents entre la série générale et la série professionnelle. La demande d’aménagement des épreuves du brevet pour les candidats présentant un handicap est à réaliser en classe de quatrième, à l’aide du formulaire national correspondant.

Peggy Chrétien-Anselmo, professeure de lettres modernes au collège depuis 2005 en REP