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Comment motiver les élèves, leur donner envie de s’engager pour apprendre en ce mois de janvier 2022, à l’heure où les absences sont nombreuses en raison de la crise sanitaire et le risque de décrochage amplifié par les épisodes de travail à distance ? Cette grande question de la motivation, qui nous accompagne chaque année, quel que soit l’âge de nos élèves, est renforcée ces temps-ci par notre quotidien incertain. Pour nous inspirer, je vous propose d’aller chercher dans le parcours Enjeu (R)accrochage ce qui permet de penser la différenciation pédagogique au service de l’engagement des élèves dans leur scolarité. Voici quelques pistes pour leur donner le pouvoir d’agir.
Dans notre recherche permanente de motivation intrinsèque, nous avons la possibilité de jouer sur plusieurs tableaux. Je voudrais mettre ici en lumière deux pratiques qui peuvent donner aux élèves les moyens de rester accrochés aux apprentissages.
Pour être engagé·es, nous avons tous besoin de savoir où l’on va. Les élèves n’échappent pas à cette règle. Savoir où ils et elles vont, et voir ce qu’ils et elles ont accompli leur permet d’avoir conscience de leurs apprentissages et de leurs progrès. C’est le point de départ pour une valorisation de l’estime de soi. Et si l’on se voit vraiment progresser, alors on a confiance dans sa capacité à être élève.
Je me suis aperçu, au fur et à mesure des années, que créer et donner des outils de suivi ne suffit pas. Informer les élèves sur ce qu’ils et elles ont appris - et sur ce qu’il leur reste à apprendre, ne semble pas suffisamment engageant. Rendre visibles et concrets les progrès n’est utile aux élèves que si dans le même temps on leur accorde un maximum de contrôle sur l’évaluation de leurs apprentissages. Plus les élèves remplissent leur carnet de suivi des compétences seul·es, parce qu’ils et elles ont identifié ce qu’ils et elles devaient apprendre et la manière de prouver qu’ils et elles le savent, plus les activités scolaires prennent du sens.
Si une partie du décrochage vient de la perte de sens du scolaire, alors nos choix pédagogiques engageants seraient ceux où nous sommes le moins présent·es. Mais n’est-ce pas un paradoxe de chercher à s’effacer lorsqu’on entend lutter contre les absences et le décrochage ? Allons jusqu’au bout de la logique : demandons à nos élèves d’identifier les supports qui leur seraient nécessaires pour apprendre. De choisir, de justifier, d’exercer leur sens critique parmi les sélections que nous leur proposerions. Ainsi, qu’ils et elles soient en présentiel ou à distance, ces supports qu’ils et elles ne découvriraient pas feraient sens pour ces élèves. Ils et elles auraient le pouvoir d’agir pour apprendre.
Le complément du pouvoir d’agir, c’est le sentiment de compétence à apprendre. Ici entre en jeu la différenciation comme reflet de notre intention de faire progresser l’ensemble des élèves. Nous croyons en chacun d’eux et elles, et il et elles le voient.
Tous les leviers de la différenciation sont efficaces pour favoriser l’engagement des élèves. Outre l’aménagement des supports, trois principes viennent nous aider :
On reproche parfois à la différenciation d’encourager l’individualisation. J’aimerais vous proposer d’y voir plutôt une personnalisation des apprentissages, c’est-à-dire un renforcement de la personnalité de chaque élève en tant que membre d’un groupe-classe. Concrètement : faire reposer les activités scolaires sur les compétences que les élèves savent qu’ils et elles ont, sur leurs points forts et leurs faiblesses, sur leurs canaux préférentiels pour apprendre et se faire comprendre.
Dans mes pratiques pédagogiques par exemple, je mets le plus souvent possible l’accent sur la flexibilité des organisations. Il n’y a pas, dans ma façon de voir la classe, une organisation de l’espace qui me définit (le U, l’îlot, le frontal), mais des organisations possibles au service de l’engagement des élèves. Il me semble que cela leur permet d’être acteurs et actrices, et de savoir pourquoi.
La flexibilité : voici un outil supplémentaire dans cette période incertaine où nous ne sommes pas sûr·es du nombre d’élèves présents en classe. En comptant sur la maîtrise de l’objectif d’apprentissage par chaque élève, et en leur permettant de faire de leurs différences une force dans les groupes, cette flexibilité (individuelle quand c’est nécessaire, binôme ou groupe de quatre quand c’est utile, collectif quand c’est pertinent) vient renforcer la capacité à différencier.
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Merci pour ces articles plein d’énergie positive dans cette période difficile où nous aussi les profs, nous pouvons nous décourager… je ressens d’autant plus les difficultés des élèves que moi-même, ayant été absente régulièrement ait du mal à raccrocher avec ce faux rythme…
Iaorana, Merci pour ce bel article. Le contenu est motivant, il fait sens à la problématique du décrochage scolaire induite en partie (j'écris bien en partie !) par la pratique pédagogique et éducative des enseignants.