Quelle difficulté en début d’année, pour un ou une PP de sixième, d’aider ses élèves à comprendre l’emploi du temps et à faire son cartable en fonction ! En petits groupes de 3 élèves, le jour de la rentrée et lors de la séance de vie de classe suivante, un jeu que j’ai créé permet à chaque élève de s’approprier la lecture de l’emploi du temps.

Le jeu Sac à rapid'dos (PDF)

Matériel et règles du jeu à imprimer.

L’année de sixième est souvent émaillée de nombreux petits conflits. Nos élèves n’ont pas encore tous les bons réflexes et il est intéressant de revenir sur ces incidents pour essayer d’imaginer comment les élèves auraient pu réagir autrement. 

Aussi, je leur propose de jouer une saynète en imaginant trois autres réactions possibles, en les positionnant en témoins. C’est important de leur montrer qu’une chose essentielle à laquelle ils ne pensent pas toujours est d’apporter un soutien à la victime.

L’arrivée au collège s’accompagne d’une avancée importante dans l’autonomie des élèves. Une des manifestations de ce grand pas est l’accès à l’ENT. Ce n’est pas facile d’aider les élèves à s’approprier cet outil, lui-même pas toujours intuitif d’ailleurs... J’ai donc décidé de créer un jeu inspiré des chasses aux trésors pour obliger mes élèves à utiliser les fonctionnalités principales et à naviguer dans les différents recoins de l’ENT.

Permettre aux élèves de faire part des problèmes et/ou des notes positives et d’organiser eux-mêmes un temps d’échange est un très bon vecteur de vivre ensemble et de responsabilisation. En fonction des besoins du groupe, j’organise un conseil d’élèves. C’est un temps de régulation intéressant, où la participation de chacun et chacune est encouragée. Notre rôle d'enseignant est alors d'encadrer cet atelier, de favoriser le dialogue et la cohésion du groupe classe en permettant à chacun de s'exprimer et d'émettre un avis.

L’an dernier, j’avais dans ma classe 12 élèves à BEP, dont quatre ayant un dossier MDPH (trois avec aide humaine et usage d’un ordinateur pour l’une d’elle, un autre avec suivi ITEP sur temps scolaire). J’avais aussi deux élèves primo-arrivants, allophones A1… Autant vous dire que toute l’équipe pédagogique a dû mettre en place des adaptations et différencier les méthodes d'apprentissage ! 

Pour faciliter l’intervention de l’AESH et pour éviter les formes de discrimination, j’ai souhaité organiser un temps pour expliquer les adaptations possibles pour ces élèves, présenter l’AESH, son rôle et son quotidien d’aide humaine. 

C’est également un temps important pour les élèves qui ont des troubles des apprentissages, mais pour lesquels les familles n’ont pas fait le choix d’effectuer les démarches de bilan, de suivi voire d’orientation spécifique. Une façon de leur tendre la main, pour que tout le monde comprenne bien que nous sommes là pour les accompagner au mieux, mais qu’il nous faut un dossier pour débloquer certaines de ces aides.

Pour que chaque élève se sente valorisé et trouve sa place au collège, à un âge où ce n’est pas toujours facile, j’aime organiser un marché des talents. Il s’agit pour les élèves de présenter quelque chose où ils ou elles excellent, que ce soit le jonglage au ballon, le montage vidéo, la détermination des minéraux, le dessin... Cela permet d’avoir une autre vision en tant qu’enseignant ou enseignante, mais aussi de bousculer un peu les relations entre élèves. Côté élève, c'est l'occasion de valoriser des savoir-faire moins académiques et d'avoir une meilleure connaissance de soi et de ses capacités. 

Enfin, c’est aussi un excellent moyen de travailler les compétences orales qui seront nécessaires à mobiliser dans leur scolarité. La préparation peut se faire en alternance en vie de classe et en cours, avec des objectifs méthodologiques, notamment pour la conduite de projet.

L’heure de vie de classe est un temps précieux pour préparer le conseil de classe… mais cela peut vite devenir une séance fouillie. Pour gagner en efficacité, j’aime utiliser l’application Plickers, pour aider les délégués à recueillir l’avis de leurs camarades (version libre QCMCam). Il s’agit d’un outil numérique pour faire des QCM sans besoin d’un téléphone, que je détourne pour en faire des sondages.

Prévoir des temps pour les démarches administratives

Le rôle de PP peut être assez lourd côté administratif, surtout en début et fin d'année scolaire. Ritualiser le début des séances de vie de classe pour annoncer aux élèves ce que vous allez vérifier ou récupérer comme documents permet qu'ils les préparent et vous laisse le temps de le faire lors de leur mise en activité. C’est aussi un bon moyen de leur donner de bonnes habitudes, car ils savent que vous allez systématiquement profiter de ce créneau pour faire un point formalités.

Cela demande un peu d’organisation de votre côté, mais c’est un gain ensuite pour la charge mentale au quotidien (et vous savez comme c’est précieux !). J’ai partagé une version modifiable de mon cahier de prof principale, cela peut vous donner une base de travail. 
 

Faire une programmation annuelle 

Pour donner du sens à vos séances de vie de classe, il est important d’avoir une vision sur l’année, comme on le fait pour les contenus disciplinaires. Depuis maintenant quatre ans, j’ai une programmation annuelle qui me sert de support de travail. Je ne fais pas tout, mais c’est une trame sur laquelle je m’appuie et qui m’a permis de déceler les domaines où je trouvais que je manquais de ressources. 
 

S'adapter aux élèves

Selon moi, il est essentiel de vraiment être à l’écoute des besoins et envie des élèves. Lors des conseils d’élèves, des sujets de préoccupation ou des projets peuvent surgir, mais cela peut aussi être un retour des collègues de l’équipe pédagogique. Et c’est bien là que revêt l’importance de coordination dans les missions du ou de la PP ! Il est alors important de bousculer un peu ce que l’on avait prévu pour prendre à bras-le-corps les difficultés, ou pour permettre aux élèves de s’épanouir en s’engageant dans un projet. 

Par exemple, j’ai eu de nombreux retours de mes collègues, mais aussi des plaintes des élèves l’an dernier concernant le fait d’écouter et de suivre les consignes, mais aussi de réguler le volume sonore. J’ai donc imaginé deux activités ludiques pour travailler ces difficultés : un parcours aveugle et une activité d’écoute attentive et de collaboration à faire sans prononcer un mot. 

Ségolène Paris-Lefel, professeure de sciences au collège depuis 2007, professeure principale de 6ème depuis 2013