La continuité pédagogique repose en partie sur les parents, mais ces derniers n’ont pas vocation à prendre la place des enseignants. Ils ne doivent en particulier pas introduire de nouvelles notions, car ils n’ont pas été formés pour cela. On demande aux parents d’accompagner et de faciliter les entraînements que nous proposons. Pour les aider à prendre cette place nouvelle de médiateurs de vos consignes, voici un petit guide à leur intention. En tant qu’enseignants, on doit leur faire comprendre clairement ce qu’on attend d’eux et les rassurer. Tout le monde n’a pas de bons souvenirs de ses années d’école !
- Un rôle de médiateur à expliciter
- Intervenir moins mais mieux
- Quelques règles pour construire l’autonomie des enfants
1. Un rôle de médiateur à expliciter
Les parents posent le cadre matériel et accompagnent leur enfant. Mais c’est LUI qui fait le travail. Ils doivent résister à la tentation de faire les exercices à la place de leur enfant, de corriger ses éventuelles fautes. L’enseignant doit pouvoir évaluer le travail réel de son élève et ses difficultés.
D’une manière générale, les parents doivent se montrer discrets, intervenir le moins possible. Ils s’assurent tout simplement que leur enfant se consacre à son travail scolaire et cherche à faire ce que son enseignant lui a demandé. Les parents doivent également veiller à ce que l’enfant respecte la durée prévue pour chaque activité, même s’il ne termine pas un exercice.
Des pistes pour résoudre les petites difficultés :
- Quand un enfant n’arrive pas à se mettre au travail, les parents peuvent l’assister. Ce petit rituel a fait ses preuves : le parent demande à l’enfant quelle matière il a choisi d’étudier, quel exercice il doit faire, quels documents ou outils sont nécessaires pour mener ce travail à bien. Ce court moment, passé ensemble, suffira peut-être à débloquer l’enfant. Si ce n’est pas le cas, les parents doivent aussi se rappeler qu’il n’est pas possible de recréer à la maison le contexte d’une salle de classe.
- Certains enfants demandent un suivi particulier. Les parents liront par exemple la leçon avec l’enfant, puis ils lui demanderont de dire ce qu’il en retient et s’il peut donner des exemples concrets. Quand il n’y parvient pas, le parent en propose un et redonne la parole à l’enfant pour qu’il puisse, à son tour, en donner un. Quand il y a un exercice, les parents peuvent proposer de le faire oralement, puis d’écrire ensemble le début de l’exercice.
2. Intervenir moins mais mieux
- Préparez un emploi du temps précis, qui indique la durée de chaque exercice. Insistez sur l’importance de ne pas dépasser le temps imparti pour chaque activité. Si l’enfant n’a pas terminé, tant pis.
- N’oubliez pas d’intégrer les exercices que vous proposez habituellement en classe, la routine et les rituels qui ponctuent le déroulement d’une journée de classe. Ils permettent à l’enfant de garder des repères.
- Indiquez clairement les exercices pour lesquels vous fournissez une autocorrection et ceux qui doivent vous être envoyés sans correction. Explicitez surtout la manière dont les parents doivent utiliser l’autocorrection.
- Privilégiez les exercices simples, qui ne devraient pas mettre vos élèves en difficulté. Nul ne les connaît mieux que vous : mettez ce savoir à profit et faites en sorte qu’ils restent concentrés sur leur travail scolaire, qu’ils ne se découragent pas et gardent confiance en eux.
- L’enfant décide lui-même, après avoir consulté le planning, par quelle matière il commence.
- L’enfant note à quelle heure il se met au travail et à quelle heure il doit avoir fini. Il prend connaissance des consignes données et cherche les outils mis à sa disposition. Il sait qu’il doit arrêter un exercice, même s’il n’a pas fini, lorsque le temps prévu pour lui est écoulé.
- L’enfant prépare seul le matériel (cahiers, livres, …) dont il a besoin.
C’est un fait, le programme est perturbé, les solutions mises en place ne peuvent pas se substituer au travail collectif conduit dans la salle de classe. Les termes « continuité pédagogique » indiquent clairement l’objectif : maintenir les enfants dans un contexte d’apprentissage, les soutenir et les accompagner à distance. Qui, mieux que leur enseignant, pourrait le faire ?
Virginie Giraud-Augerat, PE et Mentor ÊtrePROF, et Marie-Pierre Grassi, rédactrice